Extraits du roman Calvaires
Le premier vous donnera une idée de l’ambiance et des thèmes fantastiques évoqués. Le second aussi ... mais avec un humour très présent dans une grande partie du roman, ce qui constitue selon Eric Chesneau sa "marque de fabrique" et ce qui confère à Calvaires une originalité certaine. Mais jugez-en par vous même en lisant ces deux extraits. Et si vous voulez découvrir ce qui se passe avant, entre les deux, et après ... achetez le roman !
L’homme repose son pinceau, saisit l’étaloir et le fait jouer sous la lumière.
— Attacus Atlas...
— Pardon ?
— Il s’agit d’un Attacus Atlas, lance le bonhomme. Un papillon d’Indonésie. L’un des plus beaux du monde. Une merveille de la nature.
Il daigne enfin me jeter un regard.
— Mais je fais preuve d’une totale incorrection !
Je lui assure que non. Hypocrite.
Il me serre la pince d’une main molle. L’impression de câliner cinq limaçons dodus.
Son oeil n’est pas plus franc. Il est vert.
Yeux verts, yeux de vipère.
Je le verrais bien porter monocle.
Mais visiblement, vu son activité, il n’en a guère besoin.
Il est glabre comme la calotte polaire.
— Je me présente donc. Guy Bourguignon...
Je dois avoir l’air surpris du lapin nocturne pris dans les phares d’un 4X4.
Il embraye aussitôt...
— Je vous concède que ça ne fait pas très auvergnat, comme patronyme. D’ailleurs, je ne le suis pas. Je suis un accouru, comme on dit. Je suis né près de la porte de Clichy...
Je laisse passer un silence. Qui passe en silence. Un Parisien qui se nomme Bourguignon, est-ce réellement plus logique qu’un Auvergnat arborant un similaire patronyme ?
Je me demande ce que peut me vouloir ce type.
— Je suis heureux que vous ayez eu mon mot. Je ne sais pas ce qui se passe avec le téléphone mais je n’ai pas pu vous joindre. Mais c’est vrai qu’avec ce temps...
C’est un type portant ciré vert et casque de moto orange qui a frappé à la porte et m’a tendu l’enveloppe, il n’y a pas deux