Extrait de Dédale Vers l’Empyrée -- Votre note ?


Extrait de Dédale Vers l’Empyrée

Cédric Desseaux
jeudi 6 mai 2010
par Didier Giraud
popularité : 5%

Résumé officiel (dernière de couverture) : Le Malaise foudroie sur Terre. Les survivants s’organisent comme ils le peuvent, se comptent dans l’angoisse sans savoir si demain les rassemblera encore. Epidémie de déprime, suicides, multiplication des internements psychiatriques... De toute façon, quand est survenu le "décembre noir", tout le monde a su qu’il était bien trop tard. Mais c’était sans compter sur l’Organisation, le pouvoir en place, qui déporte et expérimente : il fabrique l’homme de demain. Depuis une communauté d’insurgés s’organise une fuite éperdue. En rédemption, Vernon embarque Léa, Gianlucca et les mômes trafiqués, au péril de leurs vies, pour découvrir la vérité...

– Vernon, mais… Le soldat, tout à l’heure. Il a bien dit « par ici mon commandant… »
– Ils savent qui nous sommes, crache Vernon.
– Si c’était le cas, ils nous auraient maîtrisés !
– Pas à trois, c’est trop risqué. Il se trouve trop de routes susceptibles de servir notre fuite. Songez au manque d’effectifs dont se plaignent les gradés. Ils ne peuvent pas être partout et en grand nombre. Ils nous ont tendu un piège. Ils ont d’ailleurs été parfaits dans leur rôle de naïfs. Ces abrutis de treillis vivent en colonies, fourrés les uns sur les autres vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Même si des nouveaux pions débarquent tous les mois, vous imaginiez Léa passer pour l’une des leurs alors qu’elle n’a jamais ne serait-ce qu’adressé la parole à un soldat de sa vie ?
– Tu délires, Vernon. J’en ai marre de ta paranoïa galopante ! Pourquoi avoir acquiescé quand Alain t’a exposé son plan ?!
– Vernon a probablement raison, réagit Durando en se plaquant la main sur le front de dépit. Ils ont vu la gosse. Ils estiment que nous ne prendrons aucun risque, c’est pourquoi ils ont joué la comédie. De plus, nous sommes solidement armés. Cela, ils ne l’avaient pas prévu. Et je leur suis précieux. Une effusion de sang les priverait de mon témoignage. Du vôtre, également. Sans prévenus vivants, pas de procès.
– Pas de procès, enchérit Vernon, pas de représailles sur la communauté. C’est compliqué quand il faut demander l’avis de Genève.
– Pourquoi nous attendraient-ils sur l’autoroute et non pas à Détrier ou à la sortie d’Allevard ? Demande Léa.
À bout de patience, Vernon hurle soudainement :
– Léa ! Demi-tour, merde !!! Ça fait une borne que je te l’ai demandé !
Léa tourne le regard sur Durando. Il se contente de secouer la tête, désemparé. Elle regarde ensuite dans le rétroviseur. Malgré la pénombre, elle est instantanément absorbée par les yeux fous du Québécois. Celui-ci est métamorphosé, dégageant des vibrations comminatoires. Les autres passagers n’en croient pas leurs yeux ni leur cœur. Les dents serrées, le regard noir, Vernon flaire son environnement comme un monstre avide espère du sang. Nul doute qu’il sait ce qu’il fait. Mais l’avis des autres fuyards passe dorénavant au second plan. Son sobriquet d’ours misanthrope ne lui aura jamais autant collé à la peau. Il ordonne froidement :
– Tu vas retourner à Allevard, Léa. Exécution.
La conductrice finit par céder. Elle effectue un rapide demi-tour et accélère vivement, comme si la perspective de rejoindre sa communauté d’adoption devait la soulager d’une odyssée par trop risquée.
Vernon est en transe. L’idée même de passer de statut de chassé à celui de chasseur lui fait retrouver des sensations depuis longtemps enfouies.



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