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pour accepter la vérité et s’en remettre à lui.
Cette nuit vint, le 16 mars 1659. Mrs Stilk était sortie pour la nuit finir un travail important et Édouard, qui ne sortait plus du tout, était donc seul. William frappa énergiquement à la porte puis, sans attendre de réponse, entra. Il se rendit directement dans la chambre de son frère et pénétra dans la pièce, plongée dans la pénombre la plus complète. — Bonsoir, Édouard, dit-il d’une voix claire.
Un gémissement plaintif l’accueillit. Édouard était incapable de parler. Il était devenu beaucoup trop faible.
Après avoir jeté un regard circulaire dans la pièce, William repéra la lampe et l’alluma. Il s’assit sur le bord du lit et regarda son frère droit dans les yeux. Il put lire une terreur indescriptible dans son regard, mais cela ne l’arrêta pas. Calmement, il expliqua à Édouard ce qu’il en était.
— Tu devras respecter toutes les règles, lui expliqua William. Tu sais ce qu’il m’est arrivé, il y a deux ans, n’est-ce pas ?
Édouard hocha la tête imperceptiblement.
— Acceptes-tu de devenir des autres ? lui demanda-t-il finalement. Le jeune homme acquiesça, plus fermement, cette fois.
William pencha alors la tête sur le cou de son frère et y planta ses dents. Un petit cri étouffé sortit de sa gorge et il s’évanouit. Comme l’avait fait Séréna avant lui, William s’entailla le poignet pour qu’Édouard puisse boire son sang.
Ensuite, il l’entraîna dans la grotte où il se cachait enfant et attendit son réveil. Édouard mit deux jours avant de reprendre conscience. Dès qu’il ouvrit les yeux, il sourit et se redressa d’un bond.
— Je suis un vampire, s’exclama-t-il, apparemment ravi.
— En effet, rétorqua William en hochant la tête. Mais, il fait encore jour et tu dois rester ici pour l’instant, à moins que tu ne préfères partir en fumée.
Avec un sourire entendu, Édouard se rassit. Il semblait très impatient de sortir et William se sentit obliger de lui rappeler les règles de survie des vampires que lui avait enseignées Séréna. On ne tue pas et l’on ne se fait surtout pas remarquer.
— Oui, oui, je sais, répondit Édouard, visiblement ennuyé par ces leçons.
Mais, le frère aîné des Stilk ne respecta pas ces règles. Il tuait régulièrement des êtres humains, et ce, malgré les protestations et les menaces de ses pairs.
Le premier soir, il s’en prit à sa propre mère puis à Rébecca, pour faire souffrir William, de toute évidence, qui fut immédiatement accusé de l’avoir assassinée.
Afin de s’éloigner de ce vampire meurtrier assoiffé de sang et de se protéger, William, prénommé désormais James, et Séréna quittèrent aussitôt leur belle demeure d’Angleterre. Ils émigrèrent consécutivement en Allemagne, en Hongrie, en Italie, en Espagne et, enfin en France. Ils se déplaçaient régulièrement, mais Édouard, devenu Andrew par obligation, s’étant fait trop repérer, prenait un malin plaisir à les retrouver et à faire des dizaines de victimes sur leur route, les mettant en permanence en danger et les obligeant à nouveau à fuir au plus vite.

Le récit de Séréna était court et concis. Une fois achevé, elle se leva et se resservit du café, sans un mot.
— Andrew est le frère de James, répétais-je dans un souffle, les yeux fixés sur ma tasse vide.
Séréna me regarda et hocha brièvement la tête, en signe d’acquiescement.
— Et il se sent responsable, repris-je en levant imperceptiblement les yeux vers elle.
— Nous sommes tous les deux responsables, précisa la gitane en se rasseyant. Je ne savais pas comment je devais enseigner à James ce qu’il devait savoir en tant que vampire. J’aurais

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