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sillage une odeur piquante de formol. Les médecins découvrirent que c’étaient justement ces vapeurs irritantes qui semaient les virus mortels. Or il était déjà trop tard pour Bénédicte. Le gaz empoisonné ravageait déjà ses cellules.

 Mange donc encore un peu de ce succulent poulet ! insista grand-père.
Bénédicte ne s’était pas rendu compte qu’il lui restait encore de la nourriture dans son assiette. Grand-père Marcel la regardait sévèrement. Grand-mère se leva pour détacher la chair de l’os de la cuisse. Elle en profita aussi pour servir à tout le monde un grand verre d’eau fraîche. Bénédicte en avala une grande goulée. Depuis quelques jours, elle était sujette à des poussées de fièvre intermittentes qui la laissait vide de l’intérieur. Des assauts du virus très certainement qui, de gaines nerveuses en gaines nerveuses, attaquait maintenant son cerveau. La colère fit place à la résignation. Elle saisit sa fourchette pour piquer un morceau de poulet.

 Papy, je peux avoir encore un peu d’eau ?

 Ton poulet d’abord ! rétorqua le vieil homme. Il faut que tu manges sans quoi tu ne pourras jamais te refaire une santé.

 Tu le sais bien papy que je ne redeviendrai jamais comme avant. Pas la peine de s’inventer des histoires !

 Je n’invente rien ma petite et d’ailleurs le docteur te dira la même chose demain !
Bénédicte soupira. Grand-père mentait mal. Malgré ses airs d’ours des cavernes, c’était un homme attentionné qui avait beaucoup de mal à supporter le calvaire que vivait sa petite fille. Il aurait donné la

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