Dôme (Under The Dome) -- Votre note ?


Dôme (Under The Dome)

Stephen King
vendredi 23 décembre 2011
par giraud
popularité : 6%

Pour une fois, une éditeur français a bien fait les choses et la jaquette du roman en deux parties (mais qui n’en forme qu’une seule) est superbe. C’est peut être un peu bête de dire ça, mais il faut un minimum de motivation pour attaquer un pavé de cette taille et cette jaquette y contribue ! Du coup, avec l’aide la "photo", nul besoin de se pencher sur un long résumé, on comprend très vite de quoi il s’agit : "Le dôme. Personne n’y entre. Personne n’en sort."

A peu de choses près, Le Dôme commence comme le fameux roman de John Wyndham Les Coucous de Midwich (celui qui a donné le célèbre film Le Village Des Damnés). Tout à coup, un village se retrouve coupé du monde par une barrière invisible infranchissable. Sauf que dans le roman de Wyndham les habitants étaient plongés dans l’inconscience et que la barrière disparaissait au bout de quelques heures, alors qu’ici, elle va rester... un certain temps !

Et c’est ainsi que nous faisons connaissance avec Chester’s Mill, petite ville située dans la région du Maine que les fans de Stephen King connaissent bien, puisqu’elle se trouve à quelques kilomètres de Tarker’s Mill (Peur Bleue) et de Castle Rock !

Chester’s Mill, sa mairie, ses deux églises, son hôpital, son journal local, sa station de radio, son école... autant de lieux ordinaires que King va s’ingénier, au fil des 1400 pages de son roman, à nous rendre extraordinaires. Un peu comme ses personnages : un soldat revenu d’Iraq, un vieil alcoolique, un politicien véreux et son fils malade et à l’intelligence très limitée, deux enfants se retrouvant par hasard isolé du mauvais côté du dôme, des officiers de police stupides, une journaliste un peu idéaliste… et beaucoup, beaucoup d’autres.

C’est sans doute d’ailleurs pour cette raison qu’il aura fallu autant de pages à King pour développer son histoire, car il établit avec ce roman une sorte de record personnel, ce qui explique d’ailleurs qu’il (ou son éditeur) se soit senti obligé de faire figurer une liste des personnages, au cas où certains lecteurs auraient du mal à s’y retrouver ! Il est vrai que Dôme est sans doute plus un roman de vacances qu’on va lire et apprécier à sa juste mesure par tranches d’un heure (ou plus) qu’un roman qu’en prend pour 10 minutes par-ci par-là.

Ce qui est certain, c’est que ceux qui ont vécu quelques années dans une commune d’un peu plus de 2000 habitants comme Chester’s Mill (chez nous, on appelle ça un village), retrouveront l’ambiance très particulière de ce genre de communauté dans laquelle, pour le pire comme pour le meilleur, chacun connaît (ou croit connaître) tout le monde et où certaines histoires de famille remontent parfois à plusieurs générations.

Il est clair que c’est cet aspect des choses qui intéresse Stephen King , une fois passés les premiers chapitres consacrés aux catastrophes diverses et variées liées à l’apparition du dôme… et avant l’explosion de violence finale (annoncée très tôt par les « visions » de certains personnages et qu’on sent ensuite approcher de manière inéluctable). Car entre les deux, comme le rappelle Stephen King au travers d’un de ses personnages, quelle que soit l’intervention extérieure responsable du dôme (scientifique, divine, extra-terrestre), tout ce qui arrive à l’intérieur n’est que de la seule responsabilité de ceux qui y vivent !

Et le résultat, on s’en doute (sinon ce ne serait pas du Stephen King !) n’est guère brillant. Les ambitions des uns, les croyances des autres, la jalousie de certains, les pulsions sexuelle, la peur, la bêtise, la rancœur, tout cela va faire de vie sous le dôme une belle expérience sociologique, mais aussi un véritable enfer.

Dôme, par sa longueur mais aussi par son contenu, rejoindra sans doute Ca et Le Fléau* sur le podium des romans les plus appréciés de ses fans. A la différence des deux autres, Dôme ne nous propose certes aucun « méchant » aux pouvoirs effrayants, mais le personnage de « Big Jim » Rennie, habile politicien local, vendeur de voiture et trafiquant de drogues bedonnant et cardiaque, croyant et pratiquant, manipulateur doté d’une grande intelligence et d’ambition sans limites, est peut être plus effrayant dans la mesure où nous pouvons tous avoir un « Big Jim » dans les parages, prêt à se transformer en monstre pour peu que l’occasion s’en présente.

Quant au Dôme lui-même, il est sans doute là plus comme un prétexte, comme un déclencheur des événements, que comme l’élément central du roman. Stephen King s’en sort d’ailleurs un peu par une pirouette quand il s’agit d’expliquer son origine (dont on ne dira évidemment rien). Mais une pirouette plutôt habile, qui fonctionne bien et qui démontre que même s’il a parfois du mal à abandonner ses vieux démons issus de l’univers du fantastique**, l’auteur est de plus en plus à l’aise avec la SF !

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* Curieusement, ces 2 romans sont ceux qui ont été les plus mal adaptés au cinéma !

** Seule « faute de goût » dans le roman, à mon avis : cet épisode avec le chien qui entend les voix des défunts… on se demande ce que ça vient faire là, d’autant que King n’avait sans doute pas besoin de cela pour que le chien fasse ce qu’il a fait !



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