The Angry Red Planet (Invasion Of Mars - Journey To Planet Four)
La fusée Mars Rocket 1 revient d’une mission d’exploration, la première sur la planète rouge. A son bord, seuls ont survécu le docteur Iris Ryan et le colonel O’Bannion, dont le bras est atteint d’une grave infection. Toutes les bandes d’enregistrement ayant été effacées, seule Iris sait ce qui s’est passé à la surface de Mars. Mais elle est en état de choc et semble avoir refoulé des souvenirs horribles. Peu à peu toutefois, la mémoire va lui revenir, révélant l’effrayante vérité...
Si vous connaissez les pulps, ces vieux magazines comme galaxy Science Fiction ou Analog Science Fiction, dont les couvertures montraient invariablement de charmantes jeunes filles menacées par d’horribles monstres, alors sachez que ce film est une parfaite adaptation cinématographique de cette SF à 2 cents. Enfin, quand je dis parfaite...
Tourné en une dizaine de jours avec un budget de 200 000 dollars, le film se distingue avant tout par l’utilisation d’un curieux procédé nommé Cinemagic, responsable des images d’un orange / jaune vif, presque fluo, censées représenter la surface de la planète rouge. L’idée n’était pas mauvaise en soi, mais elle a malheureusement surtout été utilisée pour essayer de cacher la misère des effets spéciaux, particulièrement mauvais, même pour l’époque ! Evidemment on retiendra cette gigantesque créature évoquant une chauve-souris montée sur un corps d’araignée et animée en dépit du bon sens, mais la plante carnivore, avec sa tentacule tellement inefficace que l’actrice est obligée de s’enrouler dedans pour faire illusion, elle n’est pas mal non plus !
Evidemment, dans un tel naufrage, le principal mérite des acteurs est de parvenir à garder leur sérieux. Parfois même un peu trop, ce qui nous offre quelques bons moments d’humour involontaire... Mais dans l’ensemble, Naura Hayden (comme s’il n’y avait pas assez de rouge dans le film, il a fallu caster une rouquine...), Les Tremayne (vu dans La Guerre des Mondes et dans la série Shazam !) et Gerald Mohr (la voix de Mister Fantastic et de Green Lantern dans des séries animées des années 60) font ce qu’ils peuvent pour donner un peu de crédibilité à un film qui en manque totalement.
Le scénario n’est pourtant pas en cause. Sans être très original, il tient assez bien la route. C’est plutôt du côté de la réalisation baclée qu’il faut chercher la cause de l’échec. C’est dommage mais cela montre qu’on peut être un bon scénariste (Ib Melchior a notamment co-écrit le génial Robinson Crusoe Sur Mars, un épisode de la série Au Delà Du Réel, une nouvelle qui a inspiré le scénario de La Course A La Mort de l’An 2000 et le scénario d’un film qui a inspiré la série Au Coeur Du Temps) et un mauvais réalisateur...
Mais comme souvent avec des films de ce genre, on prend un malin plaisir à se (re)plonger dans ces ambiances de carton-pâte, d’extra-terrestres improbables, d’acteurs qui surjouent et de scénarios naïfs. Et ça permet de mesurer et d’apprécier à sa juste valeur le chemin parcouru par le cinéma et par la SF, depuis...
Un seul regret : que la bande annonce ne donne pas un aperçu des fameuse images en Cinemagic...