Les Chroniques De Tchernobyl
Chris et deux amies font un voyage en Europe et visitent Rome, Paris, Londres avant d’aller rejoindre Paul, le frère de Chris installé à Kiev. Celui-ci lui propose d’aller visiter le site de Tchernobyl avec un guide russe spécialisé dans le tourisme extrême. Avec un autre couple de touristes, ils partent pour Pripyat, la ville la plus proche de la centrale. Mais une fois arrivés, ils sont victimes d’un sabotage et leur vieux minibus refuse de repartir. Pour ne rien arranger, leur guide disparaît mystérieusement. Il semble qu’ils ne soient pas seuls, mais il va leur falloir passer la nuit sur place...
Avant de se lancer dans le cinéma avec Paranormal Activity, Oren Peli était programmeur de jeu vidéo et cela se ressent parfois dans ses scénarios (même si celui d’Insidious était plutôt intéressant). C’est le cas avec ces Chroniques de Tchernobyl, dont le "pitch" tient en deux lignes, qui auraient aussi bien pu servir de départ à un jeu de tir en mode subjectif, catégorie "survival horror"...
On y apprend quand même quelque chose : oui, ces virées plus ou moins clandestines sur le site de Tchernobyl existent bel et bien. Le tourisme extrême semble être une "industrie" assez florissante en russie, puisqu’on peut également (mais il faut y mettre le prix, compte tenu du coût du litre de kérosène) monter à bord d’un Mig, voler à plus de Mach 2 et monter à plus de 20km d’altitude ! Dans les deux cas, émotions fortes garanties...
En effet, quel photographe ne reveraît pas de mettre en boîte les images uniques au monde de cette ville de 50 000 habitants, déserte depuis la fusion du coeur du réacteur numéro 4 en 1986 ? Et de ce point de vue, le réalisateur du film a réalisé un travail absolument remarquable, car en dépit des apparences, le film n’a pas été tourné sur place mais en Serbie et en Hongrie. Pourtant, il faut bien avouer qu’on s’y croirait. Quant à l’ambiance, le temps apparemment peu clément ayant sévi pendant le tournage (pluie, vent, froid, ciel gris) ne fait que renforcer le côté déprimant et glauque de ces Chroniques de Tchernobyl !
L’autre point fort du film, ce sont ses personnages, plutôt attachants (même pour ce qui concerne le guide russe, ex-soldat des forces spéciales) et auxquels le réalisateur prend le temps de s’intéresser, interprétés par des acteurs peu connus mais impliqués (et qui auraient même, d’après la "légende", improvisé certains dialogues, ne sachant pas à l’avance ce qui allait se passer), ce qui donne au film un certain réalisme et une efficacité certaine. Oui, on s’inquiète, on s’angoisse, on sursaute !
En revanche, les amateurs d’horreur véritable seront déçus de ne pouvoir qu’entrevoir les créatures (sans doute des "mutants") qui hantent les lieux... quant aux amateurs de scénarios bien construits, ils resteront sur le faim, ne sachant pas à la fin du film ni ce que sont ces mutants, ni pourquoi ils s’en prennent à tout ce qui bouge, ni quel est le rôle du gouvernement russe dans tout cela. Pour un jeu vidéo, cela n’aurait pas été trop gênant. Mais pour un film, c’est un peu plus ennuyeux et on aurait préféré qu’Oren Peli ne bâcle pas la fin de son scénario et montre un peu plus de respect envers son public...
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