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Blood Freak

Brad F. Grinter
jeudi 12 mars 2009
par dr frankNfurter
popularité : 2%

Blood Freak, nanar horrifique culte outre-Atlantique sorti du cerveau malade de deux énergumènes, Brad F. Grinter et Steven Hawkes, nous narrant l’aventure horrifique d’un homme à la tête de dindon...Quand le nanar croise la morale conservatrice pointant les méfaits de la drogue et des produits chimiques dans la volaille... il n’y a plus qu’une seule chose à faire glouglouter !

Bande annonce IMG/flv/BloodFreak.flv

Richard (ou Herschell selon la version) est un vétéran du Vietnam qui croise sur la route une certaine Angel, catholique de son état (détail qui a son importance). Notre ange invite ainsi notre motard Richard chez elle, où ce dernier croise Anna, la sœur d’Angel, qui tombe assez rapidement sous le charme de notre ténébreux biker. Autant Angel porte bien son nom, celle-ci n’étant pas la dernière en matière de prosélytisme (en même temps, quand on connait la Bible, il serait dommage de ne pas en faire profiter ses invités), autant sa sœur fait partie de la catégorie des demoiselles à l’auréole carbonisée... ses petites sauteries se résumant par la délicieuse ritournelle "pass’ pass’ le oinj’, y’a du monde sur la corde à linge...". Mais telle cette diablesse de Salomé ou cette tentatrice prénommée Eve, Anna réussit à pervertir l’âme de notre héros, et non comptant de le pousser à consommer désormais de la marijuana, celle-ci réussit par quelques ruses bien connus de la gente féminine à le faire vautrer dans le stupre. Le seul problème est que notre biker va vite devenir dépendant ce qui aura une fâcheuse conséquence à l’avenir...

Richard trouve en effet un emploi, par l’intermédiaire d’une connaissance des deux sœurs, dans un centre expérimental où l’on élève des dindons (et où les extras seront payés en prime en barrettes de shit...). En plus de s’occuper de ces sympathiques gallinacés, Richard se voit confié comme travail de manger le fruit des expérimentations, à savoir ces fameuses dindes chimiquement modifiées. Et tel Ulysse tuant le Cyclope, une terrible malédiction s’abat sur les épaules de notre biker au grand coeur. Intoxiqué par la dinde rôtie, Richard s’écroule (et mime tant bien que mal une crise d’épilepsie nanar). N’écoutant que leur courage, les scientifiques décident de se débarrasser du corps dans les bois voisins. Mais... mais Richard n’est pas mort. Un nouveau superhéros vient de naître, suite à sa consommation de drogue et de dinde modifiée, Richard devient... Turkeyman, l’homme à la tête de dindon ! Malheureusement, on ne peut pas glouglouter à la perfection comme un vrai dindon sans en payer le prix fort. Désormais, Turkeyman devra se repaître du sang de ses victimes, des tristes junkies qui auront la déveine de croiser son attendrissant glougloutement...

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A noter tout de suite que Blood Freak a la particularité d’avoir la présence à l’écran, durant les "moments clefs", d’un curieux personnage attablé, cigarette au bec, un Vincent Price du pauvre, look 70’s (petite mention pour sa chemise) qui lit avec un semblant de conviction quelques phrases dignes du bouquin "la philosophie sous psychotropes pour les nuls". Surprise, ce sinistre narrateur omniscient est joué par le metteur en scène lui-même, prises qui ont dû être torchées en une seule après-midi vu le manque de conviction du garçon (on me dit que cet aspect détaché pourrait être volontaire... à vous faire regretter tout de même l’interprétation classieuse de monsieur Charles Gray, le fameux criminologiste du Rocky Horror Picture Show).

En plus d’avoir un scénario digne d’une tragédie grecque de seconde zone (je rassure les âmes sensibles, on a droit tout de même à un dernier rebondissement digne des plus belles gamelles de Surya Bonaly), Blood Freak se voit gratifié d’une mise en scène qu’on nommera pudiquement d’amateur (le flou "artistique" et les gros plans foireux ayant une place prédominante...), dommage collatéral il est vrai d’une production qui plus est anémique... A cela vous ajoutez un "jeu d’acteurs" au ras des pâquerettes, où le ridicule côtoie le mauvais (les deux scientifiques du centre de recherche remportant la palme de la crédibilité... en même temps vu leur laboratoire, à quoi fallait-il s’attendre ?), des effets spéciaux qui n’ont de spéciaux que le nom (homme-dindon c’est vite dit cela dit, hormis les glougloutements, Richard a tout sauf la tête et le bec d’un dindon... on mettra ça sur le compte qu’il s’agit d’un dindon mutant...). Que reste-t-il alors ? Le film distille une morale conservatrice digne des meilleurs moments de la droite chrétienne, Dieu nous guide vers le chemin et son amour sera plus fort que tous les paradis artificiels (en d’autre terme : "Jésus, c’est ma came, la drogue c’est caca"). Pourquoi pas ? Quand bien même, un tel message prête à sourire. Non, la cerise vient du fait que le dit message va a contrario de l’image véhiculée par le film... Y’aurai eu abus de tarpés durant le tournage qu’on n’en serait pas si étonné... Autres points à l’avantage de ce sympathique mauvais film, et non des moindres, les dialogues et le doublage VF. Entre la philosophie omnisciente de comptoir prodiguée par notre Vincent Price sous psychotropes et les dialogues des protagonistes (certes pas non plus aidés par le jeu des acteurs... mais vu le niveau des dialogues, finalement pour garder un semblant de dignité, mieux vaut-il pas jouer comme ses pieds ?), Blood Freak a de quoi faire exploser l’applaudimètre nanar à chaque visionnage. Des exemples ? Voici les quelques questions ô combien primordiales que se pose notre tentatrice Anna lorsqu’elle découvre le funeste sort réservé à son homme : "et si on se marie... que sera notre vie ensemble ?", "que vont penser les enfants de leur père ?", "et s’ils ressemblent à leur père ?"... no comment. Seul reproche pour ma part, ayant vu en intégralité Blood Freak en version originale, je n’ai pu savourer son dantesque doublage français, digne du St Graal pour tout nanarophile qui se respecte (on a même du mal à croire qu’ils ont un temps vendu des VHS avec un tel doublage...).

Au final, Blood Freak, un nanar à voir et à revoir et qui mérite amplement son aura culte outre-Atlantique (en attendant de voir l’autre nanar fauché ultra culte US, Manos, The Hands of Fate).


En aparté, j’ajouterai que 1972 fut un bon cru en matière de nanars horrifiques à vocation animalière, puisque la même année après l’attaque de l’homme-dindon, les américains eurent droit à celle des lapins géants, Night of the Lepus, avec son casting haut de gamme, Janet Leigh (Psycho) prêtant main forte à DeForest Kelley (alias le dr McCoy de Star Trek) face à la menace de ces rongeurs tout droit sortis de l’Apocalypse...



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