Golden Child, L’Enfant Sacré du Tibet
A cette époque, Eddie Murphy était une star, qui sortait de 3 grands succès (48 heures, Un Fauteuil Pour Deux, Le Flic de Beverly Hills). Cette comédie a donc été écrite quasiment sur mesure pour lui, et il y fait son numéro habituel de black farfelu, gaffeur, maladroit, souvent cynique... mais néanmoins courageux et au grand coeur. Rien de bien nouveau de ce côté là, donc... en revanche, le scénario, le casting, les dialogues et les effets spéciaux (signés ILM) constituent une agréable surprise !
L’enfant sacré est un petit garçon tibétain d’apparence très ordinaire... Mais d’apparence seulement, car il d’agit d’un enfant parfait tel qu’il en nait un toutes les 1000 générations et doté de grands pouvoirs. Malheureusement, il est capturé par Sardo Numspa qui n’est autre qu’un démon qui veut détruire le monde. D’après une ancienne prophétie seul l’Elu, un homme habitant la cité des anges mais qui n’est pas un ange lui-même, pourra le retrouver et le libérer. Et ça... ça ne peut être qu’Eddie Murphy, alias Chandler Jarrell, un détective spécialisé dans la recherche d’enfants disparus !
On pourrait croire qu’on va avoir droit dans ce film à toute la palette des clichés américains s’agissant des orientaux... Et en effet, la plupart des protagonistes asiatiques du film soit pratiquent les arts martiaux, soit sont de vieux bonzes empreints de sagesse ! Mais à l’image des Aventures de Jack Burton Dans les Griffes du Mandarin, autre comédie fantastique (de John Carpenter) l’humour parfois déjanté du film permet de détourner ces clichés et ainsi d’éviter de tomber dans la vulgarité et la banalité : ainsi, Gompa, le vieux lama (incarné par Victor Wong, déjà vu dans... Les Aventures de Jack Burton, précisément, ainsi que dans Le Prince des Ténèbres) est une sorte de clochard, voleur, farceur et qui jure comme un charretier !
Côté casting, outre Eddie Murphy et Victor Wong, Charles Dance mérite également une mention spéciale dans le rôle du méchant Numspa... un méchant qui finit lui aussi par être drôle à force de garder son sérieux, face à un Eddie Murphy déchaîné !
Quant aux dialogues ... même s’ils volent la plupart du temps au ras des paquerettes, c’est indéniablement un des points forts du film, servis en outre par le "haut débit" caractéristique d’Eddie Murphy (et peut être encore mieux servis par sa doublure française) !
Quelques exemple, tirés de l’excellent site "replikultes" :
"Hey, perruche. Est-ce que t’aurais vu une sorte de nain déguisé en bonze qui était en train de flotter dans l’air, ou est-ce que j’suis ramolli ?"
"L’être élu ! Mes fesses oui ! Hé pourquoi ! Hey au Tibet... Mais pourquois vous m’avez pas choisi pour aller aux Bahamas ? Non, que dalle, je suis élu pour le Tibet ! Faut pas pousser quand même !"
"Eh, le vieux, quand tu referas surface, t’as intérêt à faire gaffe, ça va chier. Tes fringues, je vais les fourguer. Tu crèveras à Katmandu sans un rond, borgne et le cul au vent !"
Alors évidemment, pour ce qui concerne les scènes d’action, on est loin des standards d’aujourd’hui et ça peut parfois sembler un léger. En outre, la bande son du film est très marquée "années 80"... mais c’est aussi ce qui fait son charme, avec en prime de bons effets spéciaux (pour l’époque) ainsi qu’une certaine dose d’exotisme dans ces aventures fantastiques à la Indiana Jones.
Ah, si seulement les autres films d’Eddie Murphy avaient été aussi d’aussi bonne qualité que celui-ci ...
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