Nuit Noire Etoiles Mortes -- Votre note ?


Nuit Noire Etoiles Mortes

Stephen King
jeudi 15 novembre 2012
par giraud
popularité : 7%

Un homme et son fils décident de supprimer celle qui est respectivement leur épouse et leur mère... une femme qui se fait violer bascule dans une folie pas si douce que ça... Un homme atteint d’un cancer en phase terminale passe un étrange marché... Une femme découvre l’incroyable double vie de son mari... Quatre nouvelles sombres, parfois terrifiantes, presque déprimantes et, ce qui est nouveau chez Stephen King, globalement immorales !

On savait déjà que Stephen King était à l’aise avec l’écriture de romans de 600 ou 700 pages. On savait aussi qu’il n’est pas forcément le meilleur lorsqu’il s ’agit d’accrocher le lecteur avec des nouvelles courtes , de quelques dizaines de pages (voire moins) et son dernier recueil, Juste Avant Le Crépuscule, était d’ailleurs assez inégal.

Mais pour ceux qui se souviennent de Brume (la nouvelle), certains textes de Minuit 2 et Minuit 4, de Différentes Saisons, ce nouveau pavé composé de quatre longues nouvelles (qu’on pourrait appeler de courts romans…) confirme que King n’est peut être jamais aussi excellent que sur ce format intermédiaire, avec des textes entre 100 et 200 pages. Cela lui permet de développer comme il l’entend ses personnages , tout en gardant le côté percutant de la nouvelle et en évitant certaines longueurs, inévitables quand on approche ou dépasse les 1000 pages en dépit de son talent hors normes.

Les quatre nouvelles qui composent Nuit Noire Etoiles Mortes (1922, Grand Chauffeur, Extension Claire et Bon Ménage) sont donc du même acabit que Un Elèves Doué ou La Rédemption de Shawshank (stupidement rabaptisé Les Evadés pour son adaptation cinématographique) : de véritables petits bijoux qui vous prennent aux tripes dès les toutes premières pages… et qui sont, pour certains, à la limite de l’amoralité et en tout cas bien au-delà du politiquement correct, surtout pour les européens que nous sommes !

Mais quelle mouche a piqué Stephen King ? Il nous avait pourtant habitué, à de très rares exceptions près (comme Simetierre), à des happy ends… et depuis ses mésaventures avec Rage (son premier roman, dont il a demandé le retrait à la vente, de trop nombreux jeunes gens ayant pris exemple sur son « héros »…), il avait sans doute fait preuve d’une certaine prudence et d’une certaine retenue dans ses écrits, trop conscient des conséquences qui pouvaient en découler.

Concernant 1922, il n’y a rien à dire. Le père et le fils vont payer très cher leur crime et si on ne peut quasiment pas lâcher le livre avant d’avoir terminé la nouvelle, c’est parce qu’on le comprend bien à l’avance et qu’on veut savoir de quelle manière ils vont le payer… La morale est donc sauve.

Grand chauffeur,en revanche, est une véritable apologie de la vengeance ! Stephen King cite d’ailleurs en référence les films de Charles Bronson, dans lesquels invariablement le « justicier » se fait justice lui-même en abattant les uns après les autres les meurtriers de sa femme / ses enfants / son ami…

On retrouve ce thème, certes sous une autre forme car il s’agit plutôt ici d’une forme d’auto-défense, dans Bon Ménage, avec cette parfaite épouse qui découvre au bout de 27 ans de mariage que son cher mari est tueur en série de la pire espèce… et qui décide de le supprimer pour se protéger , elle ainsi que ses enfants.

Il ya donc une certaine morale dans tout ça, mais une morale douteuse voire nauséabonde pour certains, surtout selon nos critères européens. Dans un pays où le port d’arme ne fait pas véritablement débat et où, il n’y pas si longtemps que ça, on réglait ses comptes par des duels à l’arme à feu, toutefois, on voit les choses de manière un peu différente et c’est peut être ce qui peut expliquer cette prise de position plutôt franche et radicale de Stephen King !

En revanche, même avec la meilleure volonté du monde, on a du mal à trouver la morale de Extension Claire, dans lequel un homme atteint d’un cancer va vendre au diable (ou un équivalent...) son meilleur ami, qu’il jalouse en secret. Il va guérir et vivre heureux et hypocrite, pendant que le soi-disant ami va peu à peu crouler sous les pires malheurs !

Mais on ne lit pas des romans d’horreur pour y trouver des fins à la façon des bisounours. Avec ou sans morale, ces nouvelles de Stephen King, parmi les plus dures et les plus sombres qui soient, ne se lisent pas : elles se dévorent. Et ensuite, quand on y repense, elles peuvent déranger... Voilà, on vous aura prévenu : Nuit Noire Etoiles Mortes, c’est un véritable retour aux sources de l’inspiration de Stephen King, terriblement proche de la réalité de nos faits divers les plus atroces. Un retour à la source de Rage.

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