Phantom of the Paradise
Chers amis de l’Etrange, laissez-moi vous parler d’un film fantastique qui me tient à coeur depuis bien longtemps : "Phantom of the Paradise" de Brian De Palma. Un film inclassable de 1974 avec en vedette Paul Williams himself, un compositeur de génie.
Je n’ai pas eu la chance de découvrir cet ovni cinématographique lors de sa sortie (n’ayant que 3 ans à l’époque), mais au Cinéclub du vendredi soir sur Antenne 2 dans les années 80 (les moins de 20 ans ne comprendront pas, mais là, je verse une petite larme de nostalgie : il y avait tant de raretés à découvrir dans ce ciné club du vendredi) Je sais, je radote.
Voici l’intrigue : Swan (Paul Williams), un célèbre producteur, cherche un nouveau son pour l’ouverture du temple de la musique : le Paradise. Lors des auditions, il entend sa musique tant recherchée : c’est celle de Winslow (William Finley), un compositeur aussi talentueux que naïf. Swan n’hésite pas à faire mettre Winslow en prison et s’approprie les précieuses notes. Winslow, après avoir subi les pires tortures (visage défiguré, dents arrachées) s’échappe et trouve refuge dans les coulisses du Paradise. Il dissimule son visage monstrueux derrière un magnifique masque d’oiseau (c’est le phénix qui renaît de ses cendres) et enveloppe son corps (et son âme) meurtrie dans une grande cape noire et argent.
Le Phantom va alors pouvoir se venger de Swan. Il se met à hanter Le Paradise en sabotant les répétitions. On assiste même à une scène de douche digne de Psychose mais en plus délirant ! Swan décide alors d’apprivoiser le Phantom en lui faisant signer un drôle de contrat...
Phantom of The Paradise est aussi bien une comédie musicale et un film d’horreur qui revisite tous les thèmes littéraires du Mythe. On pense bien sûr au roman de Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra, au mythe de Faust, au Portrait de Dorian Gray avec le personnage de Swan.
La musique est aussi importante pour l’action du film. Tous les tubes américains des années 50 à 70 sont évoqués et les stars du show-biz, facilement reconnaissables, sont bien égratignées.
Mais Phantom of the Paradise n’est pas une comédie fantastique. C’est un film sombre, voire dérangeant. Ainsi, seul le personnage féminin du film : Phoenix la chanteuse vedette choisie par Swan (ou plutôt volée, elle-aussi, à Winslow) incarne le peu d’humanité présent encore dans ce Paradise. Quand on entend Phoenix (Jessica Harper) chanter la chanson "Old Souls" à travers le regard du Phantom, il se dégage tant d’émotions. On sait que l’on regarde (écoute) un film rare. Un chef-d’oeuvre.
On retrouve aussi dans ce film, les obsessions de Brian De Palma : la manipulation, le voyeurisme. Quant à la scène finale : l’ouverture du Paradise, elle est d’un tel désespoir, d’une telle noirceur qu’on est loin de la comédie musicale fantastique dans le style de Rocky Horror Picture Show. Autre film culte dont je vous parlerai, chers amis de l’Etrange, très bientôt.
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