Le Retour du Roi
De toutes les sagas et trilogies connues, celle du Seigneur des Anneaux est sans doute celle laisse le goût le plus amer ... Certes les héros l’ont emporté et le mal est vaincu. Mais à quel prix ? Car la victoire d’Aragorn, le quasi-sacrifice de Frodon ne symbolisent pas uniquement la victoire du bien sur le mal. Comme le montre le départ des elfes dans une des denières scènes du film, c’est aussi la fin d’un monde ...
Le film commence avec la triste histoire d’un hobbit qui découvre au fond d’un lac le fameux anneau. Pour le garder, déjà sous son emprise maléfique, il ira jusqu’à tuer l’ami qui l’accompagnait. Il deviendra Gollum, un être qui vivra dans l’obscurité de grottes pendant... très longtemps.
Finie, la beauté des décors grandioses de La Communauté de l’Anneau. Finis, les grands espaces. Désormais, tout se passe sous un ciel bas et chargé de nuages, dans des grottes, dans le brouillard ...
Le ton est donné : il s’agit d’un drame. La suite ne fera que le confirmer, avec un Frodon de plus en plus proche, lui aussi, de la folie, aux prises avec une araignée géante, et qui ira jusqu’à renier son meilleur ami, Sam. Tout cela, toujours, pour un anneau ...
Le seul espoir, on le trouve à Minas Tirith, capitale du Gondor aux décors splendides. Car on se doute bien que le roi dont le retour donne son titre au film (comme au roman) est Aragorn !
Mais Aragorn lui aussi doit passer par de sombres péripéties. Il doit notamment rallier à sa cause l’armée des morts qui, seule, pourra faire pencher la balance en faveur de ceux qui osent s’opposer à Sauron, qui a réuni une armée d’orcs très largement supérieure en nombre à celle des hommes.
Peter Jackson rend parfaitement à l’écran la dimension tragique de ce dernier volet de la trilogie de Tolkien. La magie, les sorciers, les elfes, les orcs, les trolls : tous sont destinés à disparaître. Et même les gentils hobbits. Les grands et seuls vainqueurs, ce sont les hommes, symbolisés par Aragorn et le royaume de Gondor.
Certes, on trouve dans le Retour du Roi de grand moments de cinéma et, même si c’est à un degré moindre que dans Les Deux Tours, de formidables batailles. Mais là n’est pas, n’est plus, le sujet.
Tolkien et Peter Jackson referment de façon définitive un pan de l’histoire (imaginaire) de notre monde. Comme si, après eux, plus personne ne devait s’intéresser à nouveau à l’heroic fantasy.
C’est fort ... mais espérons qu’ils ont eu tort !
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