Attention spoilers !

On se souvient qu’avant cet Alien : Romulus, et après l’Alien de Ridley Scott, on avait retrouvé Helen Ripley dans sa navette de survie, puis impliqué dans un nouvelle mission sur la planète LV-426, devenue une colonie exploitée par Weyland-Yutani. Aliens, Le Retour, réalisé par James Cameron, avait alors pris le tournant d’un film d’action, impliquant de nombreux « marines » armés jusqu’aux dents opposés à des aliens armés eux aussi de dents redoutables…

Alien Romulus se situe entre les deux. Et il faut saluer l’habileté des scénaristes pour avoir réussi à nous offrir un épisode qui s’insère aussi intelligemment entre les deux.

Nous savions déjà, depuis l’Alien de Ridley Scott et l’Aliens de James Cameron que la compagnie Weyland-Yutani était sans aucun doute, plus encore que l’alien lui-même, l’entité la plus malfaisante de la franchise. Et ce nouveau volet nous permet d’aller un peu plus loin de mieux comprendre ce qui a pu se passer entre Alien et Aliens, ainsi que les raisons pour lesquelles Weyland-Yutani pouvait être aussi intéressée par la forme de vie que représente le xénomorphe. De ce point de vue-là, il faut saluer l’intelligence du scénario du film, qui en plus nous propose un rôle particulièrement intéressant et émouvant pour le personnage d’Andy l’androïde.

Il faut également saluer les références aux deux films de référence de la saga, celui de Ridley Scott et celui de James Cameron. La plus marquante est sans doute les retrouvailles avec l’androïde qu’on avait connu sous le nom de Ash, officier scientifique dans le premier Alien, qu’on retrouve ici avec le même visage, celui d’ Ian Holm (décédé en 2020) avec la magie des effets spéciaux… et le même rôle, à peu de choses près, coupé en deux comme il l’avait été dans le film de Ridley Scott ! Car autant Andy incarne ce qu’il peut y avoir de plus positif chez un androïde, autant Ash représente ce qu’il peut y avoir de pire.

On retrouve également « Maman », cette IA ou système d’exploitation (présentée dans le film comme un langage), qui avait précipité l’équipage du Nostromo vers la catastrophe afin de se conformer aux ordres reçus de Weyland-Yutani.

On notera également la référence à la fameuse réplique de Sigourney Weaver dans Aliens : « ne la touche pas, sale pute » !

Mais le film ne se résume pas à un hommage à ses glorieux prédécesseurs, loin de là. Fede Alvarez, réalisateur du remake d’Evil Dead (il fallait oser !) et de l’excellent Don’t Breathe, qui lui ont permis de faire la démonstration de ses talents de réalisateur, a réussi à retranscrire dans son film l’ambiance qui régnait dans celui du premier Alien (il suffit pour cela de voir les premières images du film) avant de basculer dans celle du Aliens de James Cameron. Quelle intelligence, de réunir ainsi le meilleur des deux films !

Evidemment, chacun ou presque sait à quoi s’en tenir en allant voir un film de la saga… Mais Fede Alvarez parvient, contre toute attente, à nous faire revivre les meilleurs moments des deux premiers films, avec (presque) les mêmes émotions et la même intensité, et il faut le féliciter et même le remercier pour cela. Bravo aussi au casting, avec une mention spéciale pour David Jonsson, acteur quasi-inconnu et qui livre ici une prestation remarquable dans le rôle d’Andy, dont la personnalité change en fonction de la puce utilisée et qui est le personnage dont on se souvient le mieux, quelques mois après avoir vu le film.

Et au-delà de ce qui peut être attendu, le réalisateur parvient à nous proposer quelques scènes inattendues et qui pourront être considérées comme d’anthologie, à l’image de celle en gravité zéro avec les giclées de « sang » acide des aliens flottant dans une cage d’ascenseur… dans l‘attente du rétablissement de la gravité, ce qui confirme le talent du réalisateur pour le suspense.

On pourra juste regretter le « twist » final (mais peut-on encore être surpris par ce procédé devenu, un véritable cliché ?) qui nous propose un n-ième version hybride du xénomorphe… qui constitue une sale habitude de la saga depuis Alien 4, dans la mesure où AUCUNE créature ne peut arriver à la cheville de celle créée par Giger. Dommage, car sans cela l film de Fede Alvarez aurait été proche de la perfection !