Shazam !
Le jeune Billy Batson a perdui de vue sa mère dans une fête foraine... et ne l’a jamais revue. Par la suite, passant de famille d’accueil en famille d’accueil, il finit par aterrir chez les Vasquez, avec cinq autres enfants comme lui et dont les parents ont eux aussi connu la même situation. Billy devient rapidement ami avec l’un d’eux, Freddy, qui est handicapé. Et lorsqu’il acquiert ses pouvoirs, transmis par un vieux sorcier du nom de Shazam et qui cherchait désespérément une âme pure pour lui succéder, Freddy l’aide à les maîtriser. Il en aura bien besin contre Sivana, un autre sorcier qui n’a qu’une idée en tête, s’emparer de ses pouvoirs, avec l’appui de sept monstres incarnant chacun un des pêchés capitaux.
SHAZAM. Ce simple mot qui permet au jeune Billy de devenir ce super-héros adulte super puissant est en fait un acronyme indiquant à la fois ses pouvoirs et leur origine : S pour Salomon, dont il possède la sagesse, H pour Hercule et sa force, A pour Atlas et son endurance, Z pour Zeus et sa puissance (et sa maîtrise de la foudre), A pour Achille et son courage et M pour Mercure et sa vitesse. Et ses pouvoirs lui ont permis, dans les comics, de vaincre à peu près tout le monde, y compris Superman. Il faut dire aussi qu’il est le seul à avoir un costume encore plus ridicule, avec son éclair sur la poitrine qui sembole avoir été dessiné par un gamin de cinq ans, et sa cape blanche !
Aborder ce film sous l’angle de la comédie était donc un pari loin d’être gagné d’avance, surtout avec un réalisateur connu pour ses deux seuls films... d’horreur (Dans le Noir et Annabelle 2), pas vraiment du genre à donner le sourire !
A l’opposé d’un Deadpool qui joué à fond la carte du trash et du politiquement incorrect, le choix a été pour Shazam d’une comédie familiale, très "grand public". A tel point qu’on a parfois l’impression d’être devant un film de Noël, avec ces histoires d’enfants placés en famille d’accueil et sa morale très américaine puisque le film oppose deux personnages qui ont vécu plus ou moins le même drame (la perte de leurs parants) mais l’un d’eux a choisi le mal alors que l’autre est allé (après quelques hésitations) vers le bien. S’il fallait trouver un équivalent chez Marvel, le film qui se rapprocherait le plus de Shazam ! serait sans doute Ant-Man. Mais Shazam ! vise un public plus jeune, dans une optique encore plus familiale.
Heureusement, la production a fait le choix de Zachary Levi pour incarner Shazam. Jouant sur le fait que son esprit est censé être celui du jeune Billy Batson dans un corps d’adulte en mode culturiste, l’acteur surtout connu pour son rôle dans la série à succès Chuck aux côtés de Yvonne Strahovski, fait une nouvelle fois la preuve de son talent en matière de tête d’ahuri (qu’il avait déjà utilisé dans Chuck), assez irrésistible.
Dans le rôle de Freddy, son ami handicapé, Jack Dylan Grazer (déjà vu en Eddie Kaspbrak dans Ca) crève l’écran. Quant à Mark Strong, grand habitué des rôles les plus antipathiques, il campe un très bon (c’est à dire très caricatural) Dr Sivana. Et on retrouve un Djimoun Hounsou (bien connu des fans du Marvel Cinematic Universe pour son rôle de Korath) toujours aussi charismatique, même dans un rôle de vieux sorcier agonisant.
Plutôt bien accueilli par la critique et le public, le film est un indéniable succès commercial et un Shazam 2 verra bientôt le jour, sans doute avec Black Adam (une sorte de version maléfique de Shazam), incarné par Dwayne Johnson (grand spécialiste des blockbusters familiaux), ainsi que Mister Mind, qu’on aperçoit dans une scène post-générique sous la forme d’une chenille monstrueuse. Mais en dépit de ses nombreuses références à l’univers DC (le batarang de Batman, des jouets représentant Superman, Flash et Wonder Woman, une scène post-générique évoquant Aquaman), on a du mal à imaginer Shazam rejoindre la Justice League, tant les deux univers (l’un très sombre, l’autre très "bisounours") semblent incompatibles. A moins que Shazam 2 soit un peu adulte et plus sombre ? Mais en l’état actuel des choses, s’il fallait amener de l’humour dans l’univers de la Justice League,on le verrait plutôt provenir de l’équipe de Suicide Squad 2 que d’un film comme Shazam !. On n’est toutefois jamais à l’abri d’une surprise, surtout avec les films DC...