Skinwalkers
Mis à part l’introduction de 3 secondes de la voix off, ne cherchez pas le moindre rapport entre ce film et la légende Navajo des Skinwalkers... et encore moins avec le roman de Tony Hillerman. Ceci dit, il faut bien reconnaître que le scénario du film est loin d’être inintéressant ...
Il existe deux types de loup-garous (inutile de les appeler skinwalkers plus longtemps) : ceux qui ont accepté leur nature sauvage, mangé de la chair humaine et ne sont désormais plus capables de maîtriser leurs pulsions sanguinaires ... et ceux qui combattent la malédiction et se font attacher chaque soir, avant leur transformation, afin d’éviter de commettre l’irréparable. Car ceux qui se nourrissent dans leur état de bête deviennent à jamais des bêtes.
Les deux clans s’affrontent... car il existe une prophétie qui annonce qu’un enfant, un "sang mêlé" né d’une humaine et d’un loup-garou, sera en mesure de mettre fin à la malédiction à partir de son 13ème anniversaire. Pour certains, c’est l’occasion de guérir de cette maladie qui les transforme chaque nuit en monstre sanguinaire. Mais pour les autres, c’est une menace. L’enfant est sous bonne garde, protégé par le clan de ceux qui veulent redevenir humains. Mais les autres parviennent à retrouver sa trace. C’est le début d’une longue course-poursuite ...
Première bonne idée : imaginer des "bons" loup-garous et des "mauvais" loup-garous ... et le fait que la frontière entre les deux soit si mince ajoute à l’intensité dramatique du film.
Deuxième bonne idée : les montrer pendant la majeure partie du film - et notamment pendants leurs affrontements - sous leur forme humaine. Un parti-pris original (en outre peu coûteux ...) et justifié, puisque l’un des deux clans passe ses nuits pieds et poings liés !
Troisième bonne idée : le choix de maquillages "light". Ici, pas de loup-garous à longs museaux et aux jarrets sur-développés (tels que ceux de Dog Soldiers ou de la saga Underworld, par exemple). Les skinwalkers sont presque humains, à quelques détails près (yeux, dents, force, système pileux).
Quatrième bonne idée : s’exonérer de la "mythologie" traditionnelle du loup-garou, même si on en retrouve la plupart des éléments.
Cela fait, finalement, beaucoup de bonnes idées ! Et au global, tous ces élements contribuent à renforcer la crédibilité du film, en lui donnant u certain réalisme. Si on y ajoute la prestation de Rhona Mitra dans le rôle de la mère du jeune garçon, ça fait quand même pas mal de bonnes raisons de s’intéresser à ce film.
Malheureusement, Jim Isaac (bon spécialiste des effets spéciaux, mais aussi réalisateur du tristement célèbre Jason X) ne va pas jusqu’au bout de sa démarche et les scènes de gunfight frôlent parfois le ridicule, donnant l’impression que les acteurs ont choisi, comme dans certains jeu vidéo, l’option "munitions illimitées" ! Sans parler des flingues tenus à bout de bras, un dans chaque main, sans que le tireur semble prendre la peine de viser... Non, décidément, le seul mot qui vienne à l’esprit pour cela est bien "ridicule" !
C’est d’autant plus regrettable que la fin du film est plutôt bonne avec (enfin !) le combat entre loup-garous qu’on attendait depuis le début et une happy end assez inattendue mais plutôt sympathique. Du coup, on hésite à qualifier Skinwalkers de bon film, alors que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un TRES bon film. Dommage !
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