Cannibal Holocaust -- Votre note ?
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Cannibal Holocaust

Ruggero Deodato
samedi 24 janvier 2009
par dr frankNfurter
popularité : 2%

Ce film réalisé par Ruggero Deodato, sorti en 1980, aurait la funeste réputation d’être le film le plus censuré de l’histoire avec comme dossier à charge : des cannibales, une empalée, des viols, quelques animaux tués et une émasculation...

Histoire de développer un tant soit peu cette critique de Cannibal Holocaust, intéressons nous un peu à l’histoire... Le film débute par une vidéo nous présentant une équipe de télévision partie faire un documentaire en Amazonie à la recherche de tribus cannibales : Alan Yates le réalisateur, Faye Daniels la scripte et compagne de Yates ainsi que Jack Anders et Mark Tomaso cameramen. Cannibal Holocaust se divise dès lors en deux parties distinctes, celle concernant la recherche de l’équipe de télévision disparu deux mois plus tôt, et la seconde partie correspondant au visionnage du documentaire tournés par Yates and co. Dans un premier temps, nous suivons donc les pérégrinations du professeur Monroe, pistant les traces de l’ancienne équipe en faisant connaissance avec les indiens Yacumo. Puis avec l’aide de ces derniers, Monroe et ses compagnons s’enfoncent encore un peu plus dans l’enfer vert pour rencontrer les fameuses tribus anthropophages, les Yanomamos et les Shamataris. Monroe réussit à gagner la confiance des Yanomamos et récupère les bobines de Yates après avoir découvert plus tôt un sanctuaire composé des ossements de l’ancienne équipe. De retour à New-York, Monroe est contacté par la société de production qui finançait Yates pour servir de caution à une future émission télévisée où serait montré un documentaire basé sur les rushs de Yates, et ainsi comprendre ce qui a bien pu arriver à nos 4 reporters plein d’avenir. Monroe donnant son aval à la seule condition de pouvoir visionner les rushs de l’expédition, voici donc la seconde partie de Cannibal Holocaust...

Sans entrer dans les détails, les rushs issus des bobines de Yates vont ainsi nous montrer le manque de déontologie de ce dernier, n’hésitant pas à se mettre en scène quitte à déformer la réalité et provoquer ainsi des réactions tout sauf naturelles de la part des protagonistes. L’un des points forts de cette seconde partie provient du fait que tout est filmé du point du vue de Yates and co, caméra à l’épaule, permettant ainsi une immersion totale (Un Projet Blairwitch avant l’heure en somme, mais sans parkinsonïte aïgue...). D’un point uniquement technique, le film ne souffre d’aucun défaut, la photographie, le cadrage ou le montage ne sont en aucun cas amateur, et le film ne fut pas tourné dans le jardin d’acclimatation de la banlieue romaine mais en Colombie (les indiens étant joués par de véritables autochtones, bref on est bien loin des productions Eurociné du vénérable Marcel Lesoeur...à qui l’on doit le célèbre Lac des morts vivants ou le sinistre Mondo Cannibale).

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Parmi les nombreux griefs, on a accusé Deodato d’avoir tout simplement tourné un snuff movie, tant la partie faussement documentaire paraissait réaliste (et hormis les actes répréhensibles qui s’y jouent, le résultat est effectivement bluffant... on a rarement vu une aussi belle émasculation !). Par conséquent, Deodato non comptant d’avoir des soucis avec les censeurs du monde entier, fut aussi poursuivi par la justice italienne pour obscénité, devant prouver que ses acteurs étaient bel et bien vivants ! Autre reproche, les actes perpétrés sur les animaux, ces derniers n’étant pas fictifs, soit deux singes décapités, une tortue qui passe par la case méchoui, un serpent piétiné, une mygale écrasé et enfin un rongeur dépecé. En faisant abstraction des quelques extrémistes de la cause animal (et par extension amis du point Godwin), il serait bon de replacer ces actes dans leur contexte. A aucun moment, on peut qualifier ces actes comme de la torture, Deodato expliquant maladroitement que tout avait été fait de manière légale, les quotas de chasse ayant été respectés. Entre filmer un singe décapité puis léché par un indien et les expérimentations animales perpétrées depuis un siècle et filmées pour la science, personnellement, j’ai fait mon choix. Autre point de discorde, la violence perpétrée et les actes (fictifs cette fois-ci) sur la gente féminine en particulier : une empalée, des viols (collectifs ou non) ultra réalistes et une "mémorable" scène d’avortement... bref les censeurs n’ont pas chômé en cette année 1980.

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Au final, en faisant abstraction des esprits sensibles, le film entretient certes un climat volontairement malsain (pourquoi pas ?) mais handicapé par de sérieux points négatifs. Tout d’abord, Cannibal a beau être un film d’horreur, on ne peut s’empêcher de penser que la démarche de Deodato qui convient à complaire une certaine frange de son public dans un voyeurisme crade a de quoi laisser dubitatif, le tout au nom de l’"entertainement"(on est très d’un voyeurisme sauce De Palma). Le film atteint un tel niveau dans l’horreur que l’on obtient finalement le résultat inverse escompté, l’épouvante cède sa place à une vision clinique de l’acte... triste. D’autre part, contrairement à certaines opinions, le film est gravement desservi par une bande originale terriblement datée (ou totalement ringarde... un film d’horreur dont la BO ressemble à un film érotique pouet pouet... ceci semble un tantinet handicapant... on est très très loin des ambiances de maître Carpenter...). On appréciera aussi (histoire de finir sur une note légère) les dix premières minutes de Cannibal, où cette fois ci l’interprétation est digne d’une production nanar (on a rarement vu des militaires aussi peu crédibles)... sans compter le doublage français qui lui aussi met au diapason les premières minutes du long métrage.

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En conclusion, un film à voir pour les plus blasés d’entre vous... mais certainement pas à revoir...

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Commentaires  (fermé)

Logo de Didier Giraud
lundi 26 janvier 2009 à 00h27, par  Didier Giraud

Superbe article. je l’avais déjà dit au Doc ... mais je tenais à le redire publiquement !

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