Defendor -- Votre note ?


Defendor

Peter Stebbings
samedi 22 mai 2010
par dr frankNfurter
popularité : 1%

Pour éviter tout malentendu en préambule, la sortie en DVD de Defendor coïncidant avec la sortie cinéma de Kick Ass, ces deux films ont pour seul point commun d’avoir un personnage principal n’ayant aucun pouvoir surnaturel, pour le reste, ce premier film de Peter Stebbings est plus proche de la comédie dramatique que du film de superhéros (encore qu’on pourra y noter par moment quelques réflexions annexes concernant ce genre). Et quitte à user de raccourcis douteux, Defendor n’est pas non plus un anti-Kick Ass, comme on pourrait s’attacher à le penser, ces deux longs métrages ne sont en aucun cas comparable, point. A la rigueur si on devait user d’un parallèle osé, Defendor est plus proche par certains aspects d’un Batman prolétaire plongé dans un monde où le fantastique n’a pas lieu d’exister. Ceci est dit.

Bande annonce IMG/flv/Defendor.flv

Arthur Poppington est atteint du syndrome d’alcoolisation fœtal. Arthur a une tendance à la mégalomanie et est incapable d’entrevoir les conséquences de ses actes, ce qui peut être préjudiciable lorsqu’on endosse le costume de Defendor. Ce justicier masqué (1) s’est juré de combattre le crime et en particulier la perte du dénommé Captain Industry, rendu coupable aux yeux du superhéros de la mort de sa propre mère. Soit les bases d’une mythologie basique pour un lecteur amateur de comics me direz-vous. Seulement, Arthur n’a aucun pouvoir surnaturel et est encore moins un superhéros, juste un déficient mental travaillant le jour dans les travaux publics sous les ordres de son ami Paul.

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Or un soir, sous son costume noir frappé du sigle D (fait à partir de ruban adhésif), Arthur entend sauver la jeune prostituée Kat (Kat Dennings) des griffes de Dooney qui pratiquait "simplement" une fellation à celui-ci. Un flic ripou, interprété par le toujours excellent Elias Koteas, molesté, où l’on constate que les coups de matraque sont plus efficaces que le lancer de billes de verre, gardant étonnamment un souvenir mitigé de cette première rencontre. Ses hommes de mains en profiteront dès lors pour corriger en retour notre superhéros lors du deuxième tête à tête, et c’est à cette occasion qu’Arthur fera de nouveau la connaissance de Kat. Cette dernière, l’aidant à retourner dans le local où il vit, y voit désormais un moyen facile de soutirer de l’argent à ce grand simplet en lui donnant moyennant rétributions pécuniaires des informations sur les crimes et délits des environs... comme l’adresse du dénommé Captain Industry par exemple.

L’un des points forts de ce film réalisé et écrit par Peter Stebbings (2) est d’avoir su créer une combinaison subtile, ne versant ni dans la farce anticonformiste (comme chez les Farrelly brothers) ni dans le mélodrame pathétique, le cinéaste étant parfaitement épaulé, il est vrai, par un Harrelson jonglant idéalement entre les pitreries involontaires et autres maladresses, et les maux dont souffrent Arthur. Et contrairement à ce que pourrait laisser croire la chronique, ne pas réduire non plus Defendor à une simple performance d’acteur, une grande humanité se dégage certes du personnage principal, le rôle d’Arthur Poppington étant bien plus profond qu’un benêt au grand cœur, mais le récit s’attache aussi à tisser une histoire d’amitié, celle naissante entre Arthur et la jeune droguée Kat et à renforcer celle existante, quasi-fraternelle entre Arthur et Paul.

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La construction du récit se veut elle aussi relativement originale, la première partie du métrage située dans le bureau de la psychiatre (Sandra Oh) nous permet de découvrir ainsi les péripéties antérieures d’Arthur et les causes de son arrestation, tout comme les raisons qui l’on poussé à devenir un justicier. Un superhéros passé maître dans la capture des guêpes qui va devenir un symbole de la résistance civile contre la corruption et le crime.

Defendor n’est certes pas un film qui restera dans les annales parmi les amateurs de comics, son traitement à la fois centré sur un personnage principal très éloigné de la norme superhéroique et sa mélancolie latente devrait en refroidir plus d’un. Aux amateurs de films originaux d’offrir une chance à un petit film où sensibilité et interprétation inspirée ne sont pas vaines.

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(1) Ou plutôt maquillé, car à défaut de loup ou de masque, Arthur se grime le visage avec du maquillage noir.

(2) Peter Stebbings ayant parallèlement une carrière d’acteur de second plan.



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