Extrait de La Nuit Derrière La Porte
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La Nuit Derrière La Porte - Frédéric DARRIET Pages 5 à 21 - Chapitre 1 et 2 du roman « La nuit derrière la Porte »
sienne de vie pour la sauver, or grand-père était aussi robuste qu’un chêne. Rien ne pouvait entamer son moral à part, bien sûr, son problème d’agoraphobie qui lui interdisait de mettre un pied en dehors de l’auberge. Le vieil homme n’était pas sorti de la maison depuis le naufrage de son bateau. C’était mamie qui faisait les courses chez l’épicier et réglait toutes les affaires au village.
D’apparence plutôt fluette, grand-mère Elise n’arrêtait pas de fureter dans toutes les pièces de la maison pour s’assurer que rien ne manquait à ses hôtes. Les visiteurs se faisaient rares dans le pays car les falaises accidentées ne permettaient pas aux bateaux d’accoster sur le rivage. Sur terre, la route qui traversait la forêt était maintenant envahie par les broussailles. Le village de Saint Nicholas comptait une trentaine d’habitants. Même le docteur ne désirait plus se rendre à la ville pour y prendre les nouvelles. La ville, quel euphémisme ! Il y avait longtemps que les cités étaient vides ; des millions de maisons et d’immeubles déserts, des voitures rongées par la rouille, des aéroports fantômes où dormaient des avions éventrés, des ports où plus aucune corne de brume ne retentissait au large… la mort venue des froides étendues cosmiques avait frappé les hommes jusqu’au tréfonds de leurs âmes.
Un coulis d’air frais monta le long du dos de Bénédicte. La jeune fille vit surgir un homme de belle stature, vêtu d’un long manteau de bure noire. Sur sa tête était planté un chapeau trempé par la pluie. L’homme quitta sa pelisse, ôta son couvre-chef et pendit son écharpe au portemanteau. Grand-père invita l’inconnu à s’asseoir.
Venez vite vous réchauffer au coin du feu !