Star Trek
De tous les équipages de l’univers Star Trek, celui-là, le premier, est de loin le plus culte. Kirk, Spock ,McCoy, Scott, Sulu, Uhura et Chekov sont devenus des légendes de la SF. Les faire revivre 50 ans après était un sacré pari. Et bonne nouvelle, c’est un pari gagné ! Grace à un scénario astucieux, J.J. Abrams revisite le mythe en lui ajoutant quelques nouveautés sans rien pourtant renier de l’original créé par Gene Roddenberry. Car en arrivant du futur, un vaisseau Romulien modifie le cours des événements. A tel point que la planète Vulcain va être détruite ! Mais heureusement pour les fans, certaines choses ne changent jamais ...
J.J.Abrams a beau dire et répéter qu’il n’est pas fan de Star Trek, il a quand même fait beaucoup d’efforts pour le plus grand plaisir des trekkies ! Il s’est souvenu du capitaine Christopher Pike, qui apparaissait dans le seul épisode (La Ménagerie) en deux parties de la série, et sous lequel Kirk et Spock étaient censés avoir servi du temps de leur jeunesse … Il s’est aussi souvenu d’une femme à la peau verte, de la forme d’une certaine station spatiale (vue dans l’épisode avec les fameux Tribules), de la façon dont Kirk avait triomphé du test du Kobayashi Maru, une simulation de combat spatial sans issue (révélée dans La Colère de Khan), de certaines répliques restées cultes pour les fans et de nombreux autres détails… Il a même gardé comme "voix" originale de l’ordinateur du vaisseau celle de Majell Barrett, ex-infirmière à bord de l’Enterprise ... et épouse de Gene Roddenberry, le créateur de la série !
C’est donc le grand retour des pyjamas colorés, quasi-identiques à ceux des années 60 !
Alors qu’-t-il apporté, qu’a-t-il changé ? De l’action, pour commencer. Beaucoup d’action. Là, les fans les plus puristes de la série ne s’y retrouveront pas. Certains épisodes, certains films Star Trek étaient certes plus animés que d’autres … mais à ce point là, jamais !
Evidemment, le propos philosophique, politique, social, toujours très présent jusqu’alors, est le premier à en pâtir. Avec J.J. Abrams, plus de tergiversations, plus d’états d’âme. Kirk et Spock ne deviennent pas des tueurs sanguinaires pour autant… mais en situation de crise, pas question de réfléchir pour savoir si on règle les phasers sur anesthésie ou pas ! La fin du film est d’ailleurs un clin d’œil plutôt sympathique… Kirk laissant au méchant romulien (qui a quand même tué son père, détruit une planète et ses milliards d’habitants) une chance de se rendre, sous les yeux un peu étonnés de Spock… avant de l’achever sans le moindre remord... voire un certain plaisir !
Les amateurs de pseudo-science en seront également pour leurs frais. Oubliés les neutrinos, tachyons et autres particules farfelues : ici, la menace est une « matière rouge » capable de générer des trous noirs. Et il n’y a pas d’autre explication !
De plus, J.J. Abrams a parfaitement évité de tomber dans certains pièges grossiers. Il aurait pu ajouter une bonne demi-heure de clichés sur la formation du cadet Kirk à l’académie de Starfleet, façon (Starship Troopers->28] ... il aurait pu faire durer la découverte du fameux Enterprise (NCC 1701, le seul et l’unique !) une bonne dizaine de minutes, comme Robert Wise avant lui...
C’est tout ? Se demanderont certains … C’est tout ce qu’il fallait faire pour rajeunir Star Trek, relancer cette formidable franchise en l’ouvrant un peu plus au grand public ? Il n’en fallait pas plus ? Ben non … Dommage ne pas l’avoir fait avant, n’est ce pas ?
Il n’y a plus qu’a espérer, désormais, que J.J. Abrams et Paramount ont bien verrouillé les contrats de leurs jeunes stars... car on aimerait bien les revoir. Dans une série par exemple ? En tout cas, ils ont bien fait de les choisir très jeunes. Parce que si tout se passe comme pour Leonard Nimoy (qu’on retrouve dans le film avec plaisir) et William Shatner (qui doit avoir du mal à avaler la pillule de son absence dans le film ...), ils viennent de signer pour un bail de 40 ou 50 ans ! Mais ce ne sera pas évident s’agissant de Karl urban (le docteur "bones" McCoy) déjà vu dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, dans Doom, dans les Chroniques de Riddick et dans Le Vaisseau de l’Angoisse !
Du coup, on en oublierait presque la très bonne prestation d’Eric Bana (le docteur david Banner dans Hulk), l’apparition de Winona Ryder dans le rôle d’Amanda, la mère de Spock... et Leonard Nimoy lui-même, dans un rôle non négligeable !
Bref, c’est un grand, un très grand retour de Star Trek à l’écran. On aura attendu longtemps, mais ça en valait la peine. Et pour les vrais nostalgiques de la série classique, franchement, difficile de ne pas avoir la larme à l’oeil en voyant la magie fonctionner de nouveau et l’équipage se reformer, comme si la première mission de 5 ans datait d’hier ...
Pour ceux qui seraient étonnés de voir de l’humour et de l’érotisme dans Star Trek, je rappelle que la série d’origine n’en était pas dénuée : j’en veux pour preuve certains épisodes quasiment dédiés à l’humour (celui des Tribules en est un bon exemple) et la longueur très relative de la jupe d’Uhura, qui était déjà une "bombe" à l’époque !
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