Upside Down
Quelque part dans l’univers existe une incroyable singularité : deux mondes si proches l’un de l’autre qu’ils se touchent presque, deux mondes habités et qui ont même des relations commerciales, puisque celui du haut exploite celui du bas en lui achetant du pétrole à bas prix pour lui revendre très cher de l’électricité. Il y a même un bâtiment qui relie les deux mondes, la tour Transworld. Mais les contacts entre les habitants des deux mondes sont interdits. Il faut dire que chaque habitant reste soumis à la gravité de son mode d’origine, même s’il va sur l’autre. Mais un jour, au sommet des deux plus hautes montagnes des deux mondes, distantes de quelques mètres seulement, un jeune homme d’en bas rencontre une jeune fille d’en haut...
Après la saga Twilight, après Warm Bodies dans lequel un zombie et une jeune fille normale tombaient amoureux, voilà une nouvelle histoire d’amour impossible... et peut-être même la plus impossible de toutes !
Car Juan Solanas, réalisateur et scénariste du film (dont il a également écrit les dialogues...) a quand même fait preuve d’un sacré courage en mettant en images une idée aussi délirante que ces deux mondes aux gravités inversées et dont les habitants de l’un vivent avec la tête en bas, du point de vue des habitants de l’autre ! Et on se demande comment il a pu soutirer 55 millions de dollars à des producteurs sur la base d’une idée ausi folle !
Il n’y a rien de scientifique là-dedans et d’ailleurs, à aucun moment dans le film, le réalisateur essaie de nous convaincre de la crédibilité de la situation... ce qui en énervera sans doute quelques uns, dont les esprits rationnels et cartésiens supporteront mal ce qu’ils considéreront comme des incohérences scénaristiques. Ceux là ne manqueront pas de qualifier Upside Down de bluette stupide et de le comparer à Twilight...
Mais Upside Down ne se situe pas sur le même plan que la plupart des romances récentes pour ados. Le film de Juan Solanas se veut avant tout poétique et esthétique. Et le fait est qu’il ne s’agit pas réellement d’un film de SF, ni d’une comédie romantique au sens habituel du terme... C’est une sorte de conte de fées qui se situerait dans des décors encore jamais vus dans un film de SF.
L’ambiance du film est en effet très, très particulière, à l’image de ces bureaux ou coexistent des employés des deux mondes, aussi bien au sol qu’au plafond... de ces deux montagnes qui se rejoignent presque, de ce ciel des uns qui est le sol des autres. Visuellement, c’est aussi unique et superbe que perturbant, alors que cela aurait pu être ridicule sans le talent de Juan Solanas, qui réalise un film très léger, très agréable, toujours surprenant quoique totalement invraisemblable dun bout à l’autre !
Les deux acteurs y sont pour beaucoup, avec un Jim Sturgess très touchant et une Kirsten Dunst qui ne force pas son talent avec un rôle qui se contente de mettre en valeur le charme de ses yeux et de son sourire... mais on notera que c’est sans doute la première actrice dans l’histoire du cinéma à avoir embrassé dans deux films différents deux hommes ayant la tête en bas (ceux qui ont vu le premier Spider-Man de Sam Raimi s’en souviennent sans doute) ! La bande originale, plutôt pop-rock, colle assez bien à l’ambiance générale du film et permet d’éviter le recours aux violons...
Car même si Upside Down est avant tout une histoire d’amour romantique, le film ne cède pas à la facilité et ne verse pas trop dans le genre larmoyant. On pourrait même y trouver, à un autre niveau de lecture, un message politique, un propos social... ce qui serait sans doute un peu exagéré. Mais le contexte d’Upside Down, qui dénonce d’une certaine façon l’exploitation des pays pauvres par les pays riches, est un atout supplémentaire pour ce film qui restera sans doute comme une des meilleures surprises de 2013 !
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