Quand La Terre S’Entrouvrira ( Crack In The World )
Le projet scientifique du professeur Sorenson est sur le point d’aboutir. Son objectif : offrir à l’humanité une source d’énergie inépuisable en utilisant le magma situé à l’intérieur de l’écorce terrestre. Mais le forage qu’il a entrepris se heurte à une barrière infranchissable et Sorenson est décide d’utiliser une bombe nucléaire pour la briser. Pour le géologue Ted Rampion, cette solution est trop risquée. Selon lui, l’écorce terrestre a déjà été très affaiblie par les nombeux essais nucléaires souterrains et une nouvelle explosion, à cette profondeur, risque de mettre toute la planète en danger. Mais Sorenson, atteint d’un cancer, ne veut plus attendre et déclenche l’explosion de sa bombe...
Nouvelle variation sur le thème, très à la mode à l’époque, des dangers de l’arme nucléaire, Quand La Terre S’Entrouvrira de distingue par un discours écologique plutôt en avance sur son temps.
Réalisé avec un budget de moins d"un million de dollars (à titre de comparaison, une superproduction comme Docteur Jivago, sorti la même année, en avait coûté 12), le film d’Andrew Marton ne manque pourtant pas d’ambition. Car dans le genre catastrophe, il était difficile d’imaginer pire que cette gigantesque fissure dans la croûte terrestre se propageant sur toute la planète, provoquant tremblements de terre et éruptions un peu partout.
Et même si le film est un peu trop "bavard" selon les canons actuels, il ne manque ni de scènes d’action ni d’effets spéciaux (plus ou moins réussis, mais corrects pour l’époque), ni de suspense, pour peu qu’on fasse l’effort d’oublier les invraisemblances du scénario.
On sait en effet aujourd’hui que le centre de la terre n’a pas grand chose à voir avec les théories exposées par le film. Quant à imaginer qu’un morceau de notre planète pourrait se séparer du reste pour former une seconde lune* (et la gravité ?)... Mais c’est aussi ce qui fait le charme de la vieille SF en général et de ce film en particulier. Il fallait oser...et Andrew Marton l’a fait, avec un certain talent et un scénario qui réserve pas mal de surprises, jusqu’à ce rebondissement final particulièrement inattendu !
Certes, dénoncer les dangers du nucléaire n’avait rien de bien original et prendre comme personnages principaux des scientifiques était un grand classique de la SF depuis les années 50. Mais faire mourir l’un d’entre eux d’un cancer et imaginer qu’un morceau de la planète (on ne précise ni sa taille ni le nombre d’habitants qui pouvaient se trouver dessus...) se retrouve expédié en orbite, ce n’était quand même pas courant à Hollywood en 1965.
Rien que pour ce scénario, ce film mérite d’être vu. Jusqu’en 2011, c’était quasiment mission impossible... jusqu’à ce qu’un petit éditeur décide de sortir un DVD (mais en VO et sans sous-titres). Pourtant, la VF existe (le film a été diffusé à la télévision dans les années 70)... mais elle n’est pas facile à trouver !
* Oui, ça s’appelle un spoiler... mais avec un film de 1965, il y a prescription !
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