John Brunner -- Votre note ?


John Brunner

mercredi 19 septembre 2007
par Cyril
popularité : 5%

Auteur majeur de la science-fiction britannique, il reste néanmoins assez méconnu en dehors des fans du genre. Ecrivain précoce, il publia son premier texte à 17 ans. Et après des premiers romans assez mineurs — voir médiocres pour certains — il monte en puissance et en ambition pour finir par écrire des grands classiques où pointe une certaine désillusion de l’humain.

La Tétralogie noire

Son oeuvre maîtresse reste ce qu’on appelle la Tétralogie noire qui comporte quatre romans qui sont autant d’histoires distinctes. Ce qui les lie ? Une démarche identique : tenter de prédire (ou plutôt d’analyser) ce qui focalisera l’attention au tournant du XXe siècle. On trouve ainsi :

Tous à Zanzibar (1968) [1] Dans ce roman mosaïque, Brunner — s’inspirant de Dos Passos en multipliant les points de vue — explore les impacts globaux d’une explosion démographique associée à un effondrement des états au profit des multinationales.

L’orbite déchiquetée (1969) [2] Ici, l’auteur explore les dérives possible du communautarisme entraînant une envolée des tensions raciales sur l’ensemble du globe. C’est le moins ambitieux des quatre romans de la Tétralogie noire bien qu’il se lise avec attrait.

Le troupeau aveugle (1972) [3] Proche sur beaucoup de points de Tous à Zanzibar, ici, Brunner explore les dangers de la surexploitation des ressources planétaires. Il se permet même, d’une certaine manière, d’anticiper les OGM — même s’il ne les nomme pas ainsi — et les conséquenses d’une diffusion non contrôlée de ces organismes modifiés.

Sur l’onde de choc (1975) [4] Avec ce dernier opus, Brunner explore le dernier grand thème de son avenir prospectif : l’impact de la société de l’information. Ce roman est très proche des thématiques cyberpunk par certains aspects : réseaux, émiettement de la société en communautés, concept de virus informatique...

Le jeu littéraire

Mais d’autres oeuvres de John Brunner valent aussi le détour. Souvent jeu littéraire, l’auteur transcende l’exercice en fournissant des oeuvres aussi magistrales que sa tétralogie.

Le creuset du temps (1983) [5] Exercice d’astronomie où Brunner, à travers un roman sans un seul être humain, décrit l’émergeance d’un peuple extraterrestre. De ses premiers pas au sortir de leur préhistoire à l’ère spatiale.

La ville est un échiquier (1965) [6] Roman d’où la science-fiction est absente si ce n’est la description d’un pays imaginaire d’Amérique Latine et dont la trame colle à une partie d’échec historique bien réelle.

En guise de conclusion

Cet auteur reste une valeur sûre de la science-fiction de la nouvelle vague ayant suivie de peu la science-ficton campbelienne. C’est aussi probablement le plus américain des auteurs anglais ; et en faire le tour semble difficile. Néanmoins, il mériterait à être plus connu.

A côté des majeurs, nombre de Brunner mineurs sont de très bonne facture, tel Eclipse totale (1974) [7], tragique et pourtant si proche de la nature humaine. Certains comme Noire est la couleur (1969) [8] ou Le jeu de la possession (1980) [9] s’orientent d’ailleurs plus vers le fantastique que la science-fiction.


Un bon moyen de découvrir John Brunner est aussi de lire son livre d’or.


[1] Stand on Zanzibar - Hugo 1969, British Science-Fiction 1969, Appolo 1973

[2] The jagged orbit - British Science-Fiction 1970

[3] The sheep look up

[4] The shockwave rider

[5] The crucible of time

[6] The squares of the city

[7] Total Eclipse

[8] Black is the color

[9] Players at the game of people



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