Ouija
Lorsqu’elles étaient des enfants, Debbie et Laine jouaient au ouija, un jeu qui est censé pouvoir permettre de dialoguer avec les morts. Quelques années plus tard, Debbie enfreint une des règles en jouant seule... et est retrouvée morte, pendue. Lorsqu’elle découvre ce qui est arrivé à son amie, Laine décide à son tour de se lancer dans un séance de spirtisme, avec l’aide de plusieurs amis. Elle parvient à entrer en contact avec un esprit... mais s’agit-il de celui de Debbie ; ou d’un esprit malfaisant ?
Cela peut sembler curieux en France, mais aux Etats Unis le ouija est à la fois un vieux jouet (toujours commercialisé) et un outil utilisé avec le plus grand sérieux (si, si) par de très nombreux médiums pour leurs séances de spiritisme ! On imagine les cris que pourraient pousser certaines associations de protection de l’enfance (les mêmes qui diabolisent régulièrement les jeux vidéo) si on vendait dans les magasins de jouets français un dispositif censé permettre de dialoguer avec les morts...
On ne compte d’ailleurs plus les films et les séries qui ont fait intervenir à un moment ou à un autre une planchette de ouija, de L’Exorciste à Paranormal Activity, en passant par Supernatural et Teen Wolf... Mais jusqu’à présent, le ouija n’avait jamais été rien de plus qu’un accessoire.
Si le film innove en plaçant le ouija au coeur de l’histoire, pour le reste, on ne pas dire que le scénario déborde d’originalité. Il est certes solide, bien structuré et suffisamment intéressant pour tenir le spectateur en haleine... mais tout cela a un petit air de déjà vu et les habitués de ce genre de film ne seront sans doute pas surpris du revirement final.
On pourrait dire la même chose de la réalisation, plutôt soignée (notamment avec une belle photographie), bien maîtrisée et qui parvient même à surprendre et à faire sursauter à une ou deux reprises... mais qui manque un peu de personnalité, de style et reste très classique.
Quant aux acteurs, ils sont tous ou presque inconnus, à l’exception d’Olivia Cook (vue récemment dans l’excellent The Signal), mais s’en sortent plutôt bien, impliqués et crédibles, sans pour autant sortir du lot des innombrable jeunes personnages morts avant eux et comme eux dans d’innombrables films du même genre...
Vous l’aurez compris, Ouija est un film fantastique plutôt réussi, mais un peu trop standardisé, un peu trop aseptisé, un peu trop "grand public". C’est un bon produit, au sens hollywoodien du terme, un film parfaitement formaté pour toucher sa cible. Ce n’est pas complètement une surprise quand on sait que le film est produit par Michael Bay et Hasbro.... et fait la publicité d’un jouet commercialisé par Hasbro (qui possède également la licence Transformers). On est ici autant dans le cinéma que dans le "business", à se demander si l’objectif était de faire beaucoup d’entrées, ou de booster les ventes de planchettes de ouija... les deux probablement !