Constantine
Encore un rôle de héros pour Keanu Reaves ! Ce type est décidément pénible. Après avoir sauvé l’humanité de la Matrice, le voilà qui va carrément affronter le Diable (il a le culot, en plus de l’appeler Lulu, rien que pour l’énerver) avec une totale décontraction. Il en fait des tonnes d’ailleurs, dans le genre héros désabusé et cynique, mais c’est quand même efficace, notamment grâce à un excellent casting : l’ange Gabriel est remarquable d’ambiguité (les anges n’ont pas de sexe, c’est bien ça ?), les méchants ont de bonnes gueules de méchants et Lulu ... pardon, Lucifer ... a une bonne tronche de parrain de la mafia. Tout ça est très caricatural, et donc très BD. Objectif atteint.
John Constantine est né avec un don : il est capable de distinguer, parmi les humains, les anges et les démons qui arpentent la terre. Ce n’est évidemment pas un don facile à porter, et il finit d’ailleurs par se suicider, ce qui constitue un pêché et devrait lui fermer à tout jamais les portes du paradis. Mais une seconde chance lui est offerte. Pour se racheter, il doit combattre sur terre les forces du mal et peut être ainsi échapper à Lucifer, qui l’attend pourtant avec impatience (notre héros ayant pris l’agaçante habitude de dégommer ses représentants sur notre planète).
Au delà d’une intrigue assez simpliste, John Constanttine a le bon goût d’être une sorte d’anti-héros pas très politiquement correct (sauf à la fin du film, hélas)... Ses aventures sont donc assez réjouissantes, de l’exorcisme du début (réglé en moins de temps qu’il n’en faut à une clope pour se consumer) jusqu’aux dernières scènes du film où il parvient -injure suprême - à entourlouper Lucifer lui-même !
Un bon film donc qui, même s’il n’est pas un chef d’oeuvre, nous distrait par la qualité de ses effets spéciaux, le rythme de la réalisation, quelques rebondissements inattendus, une Tilda Swanton toujours aussi ambigüe dans un rôle d’ange qui lui convient à merveille et un Keanu Reeves égal à lui-même dans son rôle de anti-super-héros, mais super quand même !
Un seul point noir dans ce film : une morale à la con sur la cigarette... C’est pas bien, de fumer ! Non, vraiment, c’est pas bien ! Merci, docteur Hollywwod, on savait pas ...