Pay The Ghost
Le soir d’Halloween, Mike Lawford perd son fils Charlie de vue quelques instants... et il ne parviendra pas à le retrouver. Près d’un an après, les phénomènes étranges se multiplient et Mike et sa femme Kristen ont l’impression d’apercevoir leur fils disparu à plusieurs reprises. Alors qu’il tente de rattraper un bus à bord duquel il a cru voir Charlie une nouvelle fois, Mike tombe sur une inscription sur un mur, "pay the ghost" (payez le fantôme), correspondant aux derniers mots prononcés par son fils avant de disparaître. Mike et Kristen décident alors de faire appel à un médium et vont découvrir que leur fils a été victime d’une très ancienne malédiction celte...
En 2014, Nicolas Cage avait reconnu avoir tournée un certain nombre de nanars et affirmé sa volonté de revenir à un cinéma plus qualitatif. Mais lorsqu’on le voit en 2015 à l’affiche d’un petit film fantastique au titre un peu bizarre et signé d’un réalisateur allemand dont l’essentiel de la filmographie se résume à quelques téléfilms, on se dit qu’il a replongé...
Mais si on regarde d’un peu plus près la carrière d’Uli Edel, on s’aperçoit que ses téléfilms font partie de ce qui se fait de mieux dans le genre, avec par exemple une adaptation en mini-série des Brumes d’Avalon de Marion Zimmer Bradley ou encore de L’Anneau Des Nibelungen, avec des castings internationaux et souvent prestigieux.
C’est peut-être la raison pour laquelle Pay The Ghost n’est pas aussi mauvais qu’on aurait pu le craindre, loin de là. Pas génial, certes, mais simple et efficace : c’est un peu ce qui résume ce film.
C’est le cas du scénario, qui invente une malédiction celte selon laquelle (attention : spoiler !) une veuve aurait été accusée de sorcellerie avec ses trois enfants au 17ème siècle et depuis, le soir d’ Halloween, son esprit enlève chaque année trois enfants à ceux qui n’ont pas "payé le fantôme" en suivant un rituel celte. Rien de bien original, donc (on se souvient notamment de Candyman...) mais l’idée que cette malédiction porte sur des enfants, le soir d’Halloween, fera froid dans le dos de tous les parents s’étant amusés à déguiser leur progéniture pour aller la promener dans les rues à la recherche de bonbons (plus aux Etats Unis qu’en France, cela dit, où la "fête" d’Halloween est des plus discrètes)...
C’est le cas également de la réalisation, plutôt sobre et qui évite les effets spéciaux spectaculaires. Mais là encore, le ressort de l’enfant disparu fonctionne et suffit à maintenir un bon niveau de suspense pendant tout le film. La plupart des pères s’identifieront facilement au personnage de Mike lorsque son fils disparaît et qu’il doit rentrer chez lui expliquer à sa femme qu’il a perdu leur enfant...
Et c’est le cas aussi des acteurs. Le jeune Jack Fulton réalise une prestation remarquée (une nomination et un prix) et Sarah Wayne Callies (vue notamment dans Prison Break et The Walking Dead, dans le rôle de Lori Grimes, la femme du personnage principal) est elle aussi très crédible, tout en retenue dans son rôle de mère angoissée. Mais il faut bien avouer que les (très nombreux) détracteurs de Nicolas Cage n’ont pas tout à fait tort car l’acteur n’est pas vraiment à son avantage dans ce film, dans lequel il semble un peu s’ennuyer... C’est le seul véritable bémol qu’on peut porter sur ce film qui ne mérite pas - comme c’est souvent le cas s’agissant des films avec Nicolas Cage - les critiques sévères dont il a été l’objet.
Pay The Ghost n’est donc ni un nanar ni un chef d’oeuvre, c’est un honnête film fantastique, simple et efficace, ni plus ni moins.