Boogeyman

Et si le Boogeyman (en français le croque-mitaine) existait vraiment ? C’est la question posée par Boogeyman, qui utilise nos peurs enfantines pour créer un certain suspense... Malheureusement, en dépit d’un début plutôt encourageant, et de certaines scènes intéressantes, le film ne tient pas ses promesses et fini par sombrer dans la banalité et le déjà-vu. Pas catastrophique, loin de là, mais on attendait mieux d’un film produit par Ghost House (Sam Raimi).
Tout petit, Tim a assisté à un terrible événement : son père, venu le rassurer au cours d’une nuit, s’est fait enlever sous ses yeux par le Boogeyman, tout droit sorti de son placard !
Les psychologues ont eu beau essayer de le convaincre qu’il s’agissait d’un rêve, d’un cauchemar, que son père avait quitté sa famille comme tant d’autres et qu’il avait inventé cette histoire pour nier la réalité ... lui sait bien ce qu’il en est ! Et un bref coup d’oeil à son appartement permet de comprendre qu’il prend le Boogeyman très au sérieux. Chez lui, pas de placards, pas de zone d’ombre, tout est hyper-éclairé et Tim a pensé à tout : même la porte de son réfrigérateur est transparente et il dort sur un matelas posé à-même le sol !
Pas bête ... mais on ne peut pas passer sa vie chez soi, surtout quand sa petite amie vous invite chez ses parents. Dommage, le Boogeyman n’attendait que ça pour ressurgir !
Pas de doute, le début du film est réussi. L’obsession de Tim et sa façon plutôt ingénieuse d’éviter d’être confronté aux situations qui le terrifient sont intriguantes. On finit d’ailleurs par se demander s’il n’est pas un peu dérangé... si le Boogeyman n’existerait pas que dans son esprit. Et le réalisateur s’ingénie à nous faire vivre les souffrances du malheureux Tim, torturé à chaque fois qu’il ouvre une porte, à l’idée de ce qui pourrait se trouver derrière ...
Malheureusement, entre ce début réussi et la fin mouvementée qui nous révèle à grands renforts d’effets spéciaux spectaculaires un Boogeyman bien réel... il ne se passe pas grand chose et le film s’essouffle un peu, d’autant que les clichés s’accumulent. Un mauvais esprit se serait amusé à compter le nombre de portes que Tim est amené à ouvrir, et le temps que cela occupe dans le film, tant le réalisateur use et abuse de cette scène qui perd de son efficacité au fur et à mesure qu’elle est répétée.
Heureusement Barry Watson, lui, semble y croire... et sa prestation maintient le film à flot dans les moments de faiblesse.
Quant à la fin du film... elle a déçu certains, qui auraient préféré que le film reste à la lisière du fantastique, entre réalité et folie. Mais il faut croire que d’autres ont apprécié, puisqu’il y a eu ensuite un Boogeyman 2, puis un Boogeyman 3 !
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P.S. : ne cherchez pas, il n’y a aucun rapport entre le film et la nouvelle "The Boogeyman"de Stephen King (publiée en France dans le recueil intitulé Danse Macabre.