S.O.S. Météores
"Depuis de longs mois, des phénomènes météorologiques d’une alarmante ampleur sévissent sur tout l’Europe occidentale" ... Ainsi commence ce 13ème volume des aventures de Blake et Mortimer. Ce dernier vient à Paris pour rencontrer un météorologiste français, le professeur Labrousse. Mais Mortimer a déjà sa petite idée. Pour lui, ces phénomènes qui ne touchent que l’Europe ne peuvent être naturels. Ils sont nécessairement provoqués par un ennemi... mais lequel ?
Mais Mortimer disparaît, enlevé. Blake entre alors en piste. Enquêtant sur un réseau d’espions implanté en France, il met la main sur un message codé, qui va être décrypté par le professeur Labrousse, le message étant un bulletin météo !
Qui manipule ainsi le climat et surout dans quel but ? Blake et Mortimer finiront par le découvrir... après avoir une nouvelle fois croisé la route de leur ennemi de toujours, le redoutable Olrik.
S.O.S. Météores n’est pas la plus exotique des aventures de Blake et Mortimer, ni la plus tournée vers la SF. Mais c’est bien du Edgar Jacobs, avec du texte, beaucoup de texte et encore du texte... à un point tel qu’on finit parfois par se dire qu’une loupe ne serait pas un luxe ! Lire sans accesoire optique 12 lignes dans un phylactère (une bulle, si vous préférez) carré de 3cm de côté, ce n’est pas donné à tout le monde ... Mais bon, c’est aussi ça qu’on aime chez cet auteur. Une véritable histoire, des dialogues fournis, un rebondissement à chaque page : avec lui, on en a pour son argent.
Comment souvent également, le récit bénéficie d’une solide base scientifique. Documentation et reconstitution ultra-précise des lieux constituent la véritable griffe de ce dessinateur belge qui reproduit ici les paysages de l’Essonne avec une exactitude assez stupéfiante (et je suis bien placé pour en parler). Massy-Palaiseau, Toussu le Noble, Saclay, Jouy en Josas ne sont certes ni le Tibet ni l’Egypte et ne présentent guère d’intérêt pour les lecteurs habitant un autre département... mais cela donne à cette aventure une touche certaine de réalisme.
D’ailleurs, à ceux qui voudraient comparer les paysages réels et les dessins de Jacobs, je recommande vivement un site étonnant, qui permet de retracer le parcours des 2 héros :
Les vrais sites de SOS Météores
Pour le reste... il faut bien avouer que l’intrigue s’avère un peu décevante, un peu trop classique, du moins avec 50 ans de recul. Quant à la fin, elle est étonnament patriotique puisque ces aventures se terminent sur ... La Marseillaise ! Ce n’est pas aujourd’hui qu’un dessinateur oserait ce genre de conclusion ! Mais c’est précisément ce qui fait le charme d’une BD comme Blake et Mortimer, qui nous permet de faire aujoud’hui un véritable voyage dans le passé.