Magus T1 & T2 - Le Fossoyeur - Le Félon
Au Moyen-Âge, la religion chrétienne impose peu à peu sa loi et cherche à éradiquer l’ancienne magie. Dans ce but, un édit du Pape Innocent IV prévoit que les magiciens ne pourront plus utiliser les mots de la magie, ni transmettre leur savoir à leurs descendants, sauf le premier-né s’il s’agit d’un garçon et uniquement sa 16ème année révolue, toute personne enfreignant ces règle pouvant être condamné à avoir la langue tranchée. Le jeune Stanislas, qui vit avec sa soeur en marge d’un petit village, cherche à connaître la vérité sur leurs parents, condamnés à mort alors qu’ils étaient enfants. Le curé du village décide alors de se débarrasser de lui et le fait enrôler de force dans l’armée. Là, il devient un fossoyeur, chargé de retrouver en d’enterrer les cadavres laissés sur les champs de bataille. Puis il fait la connaissance de Sullivan, un soldat qui le prend sous son aile. Mais Sullivan semble savoir beaucoup de choses sur la magie.. Avec son aide Stanislas va tenter de découvrir ce que signifie le cauchemar recurrent qui le hante, et d’aider sa soeur qui a perdu l’usage de la parole et est considérée comme folle et même par certains comme une sorcière...
Le moyen-âge n’est pas la période la plus reluisante de l’histoire, comme on peut s’en rendre compte, du film La Chair Et Le Sang de Paul Verhoeven à la série Game Of Thrones... Le moyen-âge, c’était de la boue, de la crasse, des maladies, des guerres incessantes, du sang, des tripes, de la misère, la dictature des puissants sur les pauvres. Et Magus s’incrit dans cette tendance, même si les auteurs n’y ont pas mis autant de sexe que les oeuvres citées ci-dessus !
Quant au scénario, il reprend un peu l’idée de la saga Merlin de Jean-Luc Istin, dans laquelle la religion chrétienne prenait peu à peu le pas sur les anciennes croyances païennes, provoquant la fin progressive de la magie. Ici, ceux qui maîtrisent la magie doivent se faire recenser (comme les super-héros dans le cycle Civil War de Marvel !) et tout est fait pour éviter que leur savoir se répande...
Magus est donc une BD on ne peut plus sérieuse, avec les aventures du jeune Stanislas qui l’amènent à devenir fossoyeur en compagnie de cochons mangeurs de chair humaine, avant de se retrouver réduit à une taille minuscule, victime d’un sort ... et inutile de chercher dans les albums le moindre trait d’humour, il n’y en a pas !
Mais le scénario signé Cyrus et François Debois n’en est pas moin passionnant, même si certains mystères qu’il tente d’entretenir (le rêve récurrent de Stanislas notamment) semblent assez facile à percer... quoi que, on ne sait jamais, une surprise est toujours possible !
L’autre atout de cette saga, c’est sa dessinatrice, Annabel qui pour ses premiers albums fait preuve d’une aisance impressionnante , avec des dessins dont le style convient parfaitement au sujet traité par la BD et une capacité étonnante à rendre des visages et des regards particulièrement expressifs, ce qui est un talent particulièrement rare. Et si vous notez une petite différence entre les deux albums, c’est sans doute dû au changement de coloriste, Tatto Caballero ayant remplacé Isabelle Merlet (ce qui, à mon avis, est une bonne chose, les dessins D’annabel étant bien mieux mis en valeur).