Le Clan Des Chimères T1 & T2 - Tribut - Le Bûcher
Au Moyen Âge, Payen de Roquebrune, un petit seigneur de province fait de son mieux pour se défendre des attaques régulières de son cousin qui remet en cause sa légitimité. Sa vie privée est encore plus compliquée... En effet, Payen a dû faire appel aux services de Smerald, une jeune guérisseuse particulièrement séduisante, pour avoir un enfant avec sa femme Gwenaldren, qui est persuadée que le nouveau-né a été enlevé juste après sa naissance... le soir même où Payen payait sa dette à Smérald en cédant à ses charmes. Mais quelques années après, l’enfant prénommé Abeau n’a jamais disparu et a grandi, malheureusement un peu simple d’esprit. Et Payen va découvrir que sa nuit d’amour ave Smérald lui a aussi donné une fille, Cylinia...
Si on peut reprocher quelque chose à ce nouveau cycle signé Corbeyran, c’est son clacissisme. Pour être clair, des histoires moyenâgeuses avec des sorcières, des malédictions, des enfants aux destins glorieux ou tragiques, on en a vu beaucoup... Mais cela n’enlève rien au scénario imaginé par Eric Corbeyran pour nous ramener dans le passé des Stryges. Car si ce scénario est classique, il n’en est pas moins intéressant et remarquablement construit. Et plus important, on ne voit pas encore quel rôle les stryges vont y jouer !
Mais même en l’absence de stryges (qu’on nne fait qu’apercevoir, dans le deuxième tome), les créatures fantastiques ne manquent pas. Cela commence avec des kobbolds (une sorte de gobelins ailés d’aspect franchement démoniaque), mais on découvre aussi des fées, ainsi qu’un loup au comportement très bizarre...
Pour le reste, c’est vrai qu’on est un peu dans les clichés. Gwenaldred, la femme du héros, est blonde et effacée alors que la sorcière est brune, avec un look de gitane et dotée d’un fort caractère. On voit débarquer dans le second album Bertaire de Fontfroide, cousin de Gwenaldred et prêtre de l’inquisition tel qu’on les imagine généralement, fanatique et tortionnaire.
Le dessin de Michel Suro est, lui aussi, tout à fait classique. Précis, détaillé, il retranscrit plutôt bien l’ambiance de la vie au moyen-âge et offre au lecteur des cadrages et un découpage assez cinématographiques, qui donnent à la BD un rythme plutôt agréable.
Le personnage de Payen, en revanche, est plus inhabituel. S’il ne manque pas de courage lorsqu’il s’agit de se battre, on se rend compte peu à peu que moralement et intellectuellement, le "héros" est un peu mou du genou... manipulé par Smérald, il ne comprend même pas qu’il est le père de Cylinia lorsqu’il la rencontre (en dépit des nombreuses allusions de la jeune fille !) et laisse ensuite Smérald être condamnée sans oser s’pposer à Bertaire. Il reste à voir comment il évoluera dans les prochains épisodes...