Le Monde d’Arkadi 1 & 2 - Les Yeux d’Or-Fé - Le Grand Extérieur
Dans un très lointain avenir, la Lune s’est brisée et ses fragments ont formé un anneau autour de la Terre. Et surtout, la Terre a cessé de tourner sur elle-même. Il n’y a désormais plus de cycle jour / nuit. Une face de la Terre est constamment plongée dans les ténèbres alors que l’autre est en permanence exposée au soleil. Il n’ y a plus qu’une seule ville, Diré, construite sous les glaces du pôle. Deux mille scientifiques y habitent, les "élus", dirigés par une intelligence artificielle nommée Hel, qui a à son srvice des robots et des cyborgs, les titans. Parmi eux, Or-Fé, le maître des rêves, va tenter de retrouver celle qu’il a aimé. Et pendant ce temps, un des rares survivants qui vivent dans le grand extérieur s’apprête à entrer dans Dité...
D’abord, il y a cette formidable idée de départ, celle d’une terre "fixe", avec les conséquences qui en découlent, tant sur sa face éclairée que sur sa face sombre. Et ce scénario incroyable, qui mêle (très) haute technologie et mythologie avec des personnages de pure SF (une IA, des cyborgs) portant des noms rappelant ceux de légendes de la Grèce antique (Orphée, Prométhée, Hephaistos)... ou de dieux nordiques (Hel) !
Il y a ensuite cette ville fascinante, dirigée par des créatures pas tout à fait humaines et dont on ne sait que penser... ? S’agit-il d’une dictature eugéniste déguisée ou d’une authentique démocratie ? Impossible de répondre à cette question au vu des deux premiers albums de la saga, mais cette manière de vivre en vase clos a quelque chose de dérangeant, voire de malsain, comme en témoigne la fragilité ( la dégénérescence ?) des Elus... on attendra donc la suite pour se prononcer sur Hel et ses titans.
Il y a enfin - et surtout - le talent de Caza, scénariste et dessinateur de cette saga. Et quel dessinateur ! Aussi à son aise avec les décors du grand extérieur qu’avec l’intérieur hyper-technologique de Dité, aussi à son aise avec les personnages primitifs qu’avec les cyborgs, Caza nous offre ici bon nombre de planches magnifiques, qui mériteraient d’être reproduites et agrandies.
Après... on aime ou aime pas la poésie qui se dégage par moments de ces albums... on se laisse porter ou pas par ces dialogues parfois abscons qui font appel à l’imagination et à l’interprétation du lecteur. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de ces albums, dont on a envie de connaître la suite !
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