Evan Tout Puissant
Depuis qu’il a abandonné son poste de présentateur du journal télévisé d’une chaîne locale pour devenir député, Evan Baxter est un homme trop occupé pour consacrer du temps à sa femme et ses enfants. Mais peu de temps après avoir emménagé dans une luxueuse demeure près de Washington, sa vie bascule. Sa barbe se met à pousser de manière excessive, sans qu’il puisse s’en débarrasser et les animaux semblent comme attirés par lui... C’est alors qu’il est contacté par Dieu, qui lui annonce qu’un nouveau déluge approche et qu’il doit construire une arche...
Obtenir un Razzie Award n’est généralement pas très bon signe et celui de la pire suite peut sembler un peu excessif... mais s’avère quand même justifié !
L’idée était pourtant bonne, de partir du personnage du présentateur concurrent de Bruce dans le premier film, pour faire de lui le nouveau Noé ! Et ça démarrait plutôt bien avec les démêlés (c’est le cas de le dire...) du héros avec son système pileux et avec les animaux de tous poils (décidément !)...
Malheureusement, il n’y a pas grand chose d’autre à se mettre sous la dent pour ce qui est des aspects positifs de ce film qui a coûté la bagatelle de 200 million de dollars, ce qui est quand même beaucoup pour une comédie familiale, même teintée de fantastique...
Il faut dire que Steve Carell n’est pas Jim Carrey et n’a pas sa capacité à transformer une situation ordinaire en un véritable délire, de même que Lauren Graham n’a ni le charme ni le talent comique de Jennifer Aniston. Quant à Morgan Freeman et John Goodman, leurs rôles ne sont pas assez importants pour sauver le film de la noyade. Tout est donc plus plat et moins percutant que dans Bruce Tout Puissant. Et ni les effets spéciaux ni les sommes un peu folles consacrées à l’arche gigantesque construite (réeellement, même si ce n’est que partiellement) pour le film, ne font illusion.
Pire encore, on a l’impression que le réalisateur a fini par prendre au sérieux le scénario du film... Du coup, le message subliminal sur la famille unie à laquelle tout devient possible - un classique des comédies familiales américaines - devient franchement "relou", d’autant qu’il est appuyé d’une musique dégoulinante de choeurs aux résonnances bibliques. Il y a d’ailleurs plus de références à la bible dans le film, que de références cinématographiques (ce qui n’était pas le cas du précédent). Et dans sa dernière demi-heure, Evan Tout-Puissant se transforme en un véritable film catastrophe, avec des effets spéciaux impressionnants, dignes de blockbusters tels que 2012 ou, plus récemment, Noé !
Et cerise sur le gâteau du politiquement correct, des arbres ont été plantés afin de compenser les émissions de CO2 liées au tournage, sur lequel des vélos ont été utilisés...
Alors quand on s’éloigne autant du propos d’un film qui devait initialement être - il faut le rappeler - un simple comédie, il ne faut pas s’étonner de se planter !