Free Guy
Guy est un PNJ, une personnage non joueur au sein d’un jeu vidéo massivement multijoueurs intitulé Free City. Autant dire que sa vie se résume à d’innombrables prises d’otages, agressions, collisions avec divers véhicules, il garde un moral et une joie de vivre immuables. Jusqu’au jour où il croise la route d’une joueuse au pseudo de Molotov Girl, dont il tombe aussitôt éperdument amoureux. Contre toute attente, Guy se fait alors passer pour un joueur débutant à la recherche de conseils et commence lui-même à jouer, équipé des lunettes dont sont dotés es joueurs. Il découvre alors un univers qui était jusque là invisible à ses yeux. Guy progresse à grande vitesse dans le jeu, en adoptant une stratégie que personne avant lui n’avait adoptée : protéger les PNJ. Mais tout cela attire l’attention et beaucoup de demandent qui est véritablement Guy. Notamment Millie, la joueuse qui se fait appeler Molotov Girl et qui est aussi une des deux programmeurs à l’origine du jeu qui leur a été volé par Antwan Hovachelik, qui est sur le point de lancer Free City 2, ce qui effacerait définitivement Guy...
Kong : Skull Island Il y a parfois des comédies américaines intelligentes. Si, si ! Et il ne fait aucun doute que Free Guy en fait partie.
De Tron à Ready Player One, les films dont l’action se situent dans un jeu vidéo tournent toujours autour de luttes de pouvoir entre de gentils joueurs ou de gentils programmeurs en lutte avec un PDG antipathique qui leur a volé leur jeu, ou cherche à en prendre le contrôle. Free Guy ne fait pas exception à cette règle. Mais le scénario de Zak Penn, qui a lui-même écrit des scénarios de jeux vidéos, et qui a également signé celui de Ready Player One, sort des sentiers battus en plaçant au coeur de son histoire un PNJ, autrement dit un simple figurant, qui a habituellement autant d’importance qu’on pot de fleurs ou n’importe quel autre élément du décor.
Avec son budget confortable de 125 millions de dollars, les effets spéciaux sont d’autant plus réussis qu’ils savent se faire discrets et figurent d’ailleurs souvent au second plan, sauf lorsque Guy devient devient un acteur du jeu à part entière. Il faut d’ailleurs être attentif aux images si on ne veut rien louper.
L’humour est évidemment très présent, le film étant une comédie qui s’assume pleinement comme telle et Ryan Reynolds, longtemps décrié (ah, ce fameux Green Lantern...) avant d’obtenir sa rédemption avec Deadpool, confirme un réel talent comique dans un style qui lui est propre, plutôt subtil et sans forcer le trait (comme l’aurait par exemple Jim Carrey en son temps). Et il porte la plupart du temps le film sur ses seules épaules, même si on trouve quelques visages bien connus à ses côtés, comme celui de Joe Keery (alias Steve Harrington dans Stranger Things), celui de Channing Tatum, ou encore celui de Taika Waititi, finalement bien meilleur dans ce rôle de méchant que dans celui de réalisateur de Thor 4 : Love and Thunder...
A noter également quelques caméos sympathiques de Hugh Jackman, de Dwayne Johnson pour la VO (puisqu’il ne s’agit que de sa voix), la palme revenant à Chris Evans pour son apparition aussi courte qu’hilarante et inattendue.
Le public ne s’y est pas trompé, avec de très beaux chiffres d’entrées un peunpartout dans le monde, alors que le film était sorti en salles en pleine pandémie de Covid 21 ! Et pour une fois, a critique a suivi et le film a reçu de nombreuses nominations, y compris jusqu’aux Oscars pour les meilleurs effets visuels.
Et cerise sur le gâteau, le film introduit même une réflexion plutôt intéressante sur ce que pourrait apporter à un jeu vidéo une Intelligence Artificielle relativement autonome... pour le pire ou, comme dans le film, pour le meilleur !
Alors devant un tel divertissement, bourré d’action et d’humour, doté d’un scénario et d’effets spéciaux de qualité, rythmé et passionnant... on ne peut que s’incliner en se disant qu’il y a encore de la place à Hollywood, parfois, pour de bonnes surprises et de bons films, même lorsqu’il s’agit de blockbusters avec Ryan Reynolds, n’en déplaise à ses détracteurs (de moins en moins nombreux cela dit) !