Noé ( Noah )
Au début il n’y avait rien... et rapidement après la création de l’homme, ce fut le chaos ! Devant cet échec, tel un gamer caractériel, Dieu décide de faire CTRL-ALT-SUPPR et de réinitialiser sa création. Pour cela, il choisit Noé, qui devra construire une arche destinée à abriter tous les animaux de la création. Il sera aidé en cela par les Veilleuis, les anges déchus restés sur terre et pûnis par le Créateur. Mais... et les humaisn dans tout ça ? Telle est la question que va se poser Noé. Sur lui repose un choix, une décision terrible à prendre : les humains, qui se sont révélés une première fois indignes de leur créateur, auront-ils droit à une seconde chance ?
S’agissant de films mettant en scène des personnages bibliques (ou provenant de toute autre religion), à moins d’être soi-même un fervent croyant ; on a forcément en soi quelques réticences, quelques réserves, à l’égard d’un éventuel prosélytisme... en particulier lorsque le film est d’origine américaine et qu’il s’agit de la religion chrétienne ! Mais Darren Aronofsky soit loué : le film ne tombe jamais dans ces travers qui l’auraient rendu ridicule. Bien au contraire, l’histoire que nous présente le réalisateur est bien celle d’un drame humain, qui évite toute grandiloquence, ce qui se traduit également par une bande son débarrassée des traditionnels choeurs qui accompagnent pourtant généralement les aventures bibliques !
Darren Aronofsky, qui signe également le scénario du film, nous présente ici une vision assez particulière du mythe (ou de l’histoire, c’est selon...) de Noé et de son arche. Il garde certes quelques éléments de la Génèse, notamment concernant l’origine de la colère du Créateur (le film n’évoque jamais le nom de "Dieu") et du déluge, mais s’en éloigne assez librement afin de faire une place aux anges déchus et au dilemme face auquel Noé va devoir faire face.
S’agissent du premier élément, on peut se demander si Aronofsky n’a pas un peu cédé à la facilité, en introduisant dans son film des créatures fantastiques dans le seul but de tourner des scènes d’action spectaculaires susceptibles de booster sa bande-annonce... Car le fait est que cela n’ajoute pas grande-chose à l’histoire, si ce n’est apporter un peu d’action à un film qui, sans cela, en serait dénué... à la grande indignation des puristes des intégristes de la Bible, pour lesquels ces anges déchus évoquent davantage les ents du Seigneur Des Anneaux de Peter Jackson (ces arbres dotés de la parole et capables de se déplacer) que des créatures divines !
Quant au dilemme moral qui va déchirer Noé et sa famille, il s’agit d’une pure invention de Darren Aronofsky... mais c’est aussi ce qui donne son principal intérêt et une certaine orofondeur au film, dans sa seconde partie, une fois terminée la bataille opposant les Veilleurs aux humains dirigés par Toubal-Caïn, descendant du célèbre fratricide et premier meurtrier de l’histoire de l’humanité. Car contrairement à ce qu’on pouvait imaginer, le film démarre réellement lorsque débute le déluge !
Et curieusement, on finit par oublier les effets spéciaux du film (qui a quand même coûté la bagatelle de 130 millions de dollars), le casting prestigieux et les décors volcaniques impressionnants de l’Islande pour se concentrer sur l’essentiel, sur la signification du film, sur les acteurs par moments excellents et sur quelques moments de grâce du réalisateur, comme cette scène qui retrace l’évolution alors que la voix off de Russell Crowe raconte une histoire qui ressemble au début de la Génèse... Et là, qu’on soit croyant ou pas, il n’y a plus qu’à s’incliner devant le talent de Darren Aronofsky, qui livre ici un film inclassable, original, inattendu et finalement émouvant.
C’est du lourd, avec Russel Crowe (vu récemment dans Man Of Steel), Jennifer Connelly, Emma Watson (alias Hermione dans la saga Harry Potter), Anthony Hopkins, Nick Nolte et même Logan Lerman (alias Percy Jackson) !
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