Les Arcanes De La Lune Noire - Ghorghor Bey - Pile Ou Face
Non, Ghorghor Bey n’a pas toujours été un guerrier assoiffé de sang. Non, Pile-Ou-Face n’a pas toujours été un voleur. Mais comment en sont-ils arrivés là ? C’est ce que nous proposent de découvrir ces deux albums, dans lesquels on apprend que le terrifiant Ghorghor n’a pas eu une enfance facile et que Pile-Ou-Face a passé une bonne partie de la sienne dans une famille de dragons !
C’est souvent comme ça avec la Fantasy. Quand vous passez autant de temps (une quinzaine d’albums, quand même) avec des personnages, vous finissez par vous y attacher ! Et inévitablement, vous avez envie de savoir quels sont leur passé, leur histoire, leurs origines...
C’est à cette curiosité tout à fait saine et à cette envie de retrouver des personnages qu’on a aimés que répondent ces deux albums, qui ne décevront pas les fans des Chroniques De La LuneNoire.
Avec Ghorghor Bey, vous plongerez dans l’ambiance assez sombre et triste d’un enfant né d’un viol, qui n’a du sa survie qu’à sa mère et qui, à sa mort, devient le souffre-douleur de son village, maltraité par son père et son frère, qu’il finira d’ailleurs par tuer ! Et ça ne s’arrange pas par la suite car après avoir cru trouver une famille et l’amour d’une femme (à deux têtes, mais il faut bien ça pour Ghorghor), il va finalement tout perdre par la faute d’un seigneur... ce qui explique bien des choses sur sa vocation future de pilleur de châteaux et de tueur de seigneurs !
Le ton de Pile-Ou-Face est en revanche plus léger, le jeune elfe passant une enfance plutôt heureuse avec un jeune dragon et sa mère, du moins au début. Séparé de son étrange famille, il est ensuite vendu comme esclave au maître des bas-fonds de la ville de Khurden, qui va faire de lui un voleur, en dépit des brimades de ses collègues... jusqu’au jour où il s’empare de Bepher et Nepher, les deux fameuses épées...
Mais dans les deux cas, avec chacun de ces deux albums, on se régale ! Et il en serait sans doute de même pour ceux qui découvriraient l’univers imaginé par François Froideval, tant les scénarios de ces deux albums s’avèrent efficaces et passionnants (à défaut d’être très originaux).
Le seul regret qu’on puisse avoir concerne le fait de ne pas retrouver Olivier Ledroit comme dessinateur de Pile-Ou-Face. Il n’y a rien à redire au dessin de Fabrice Angleraud, qui livre quelques planches superbes (les dragons, la ville de Khurden)... mais on aurait préféré garder une certaine unité d’ensemble, d’autant que les Chroniques ont déjà connu deux dessinateurs différents !
Mais c’est un détail et on se retrouve rapidement immergé dans l’univers visuel d’Angleraud et surtout dans l’univers imaginé par Froideval, qu’on le découvre ou qu’on le retrouve après avoir lu les 14 tomes des Chroniques !