47 Ronin
Kai, un nouveau né, est abandonné par ses parents dans le forêt. Recueilli par les tengus, des démons qui lui apprennent l’art du combat. Mais Kai finit par s’enfuir et est cette fois recueilli par Asano, le seigneur de la province d’Ako, où il va tomber amoureux de Mika, la fille d’Asano. Mais Kai reste un "sang mêlé", qui ne peut prétendre au rand de samouraï et encore moins épouser la fille d’un seigneur. Lorsque Asano reçoit le grand Shogun, il est victime d’un ensorcèlement et s’en prend à Kira, un seigneur proche du Shogun. Asano est alors condamné à mort et sa fille promise à Kira, après un an de deuil. Quant aux samouraïs d’Asano, ils sont désormais sans maître et déchus de leur statut, ravalés au rang de ronin. Mais leur chef Oishi rêve de vengeance et rassemble Kai et ses anciens samouraï afin d’éliminer Kira, le véritable coupable de la mort de leur seigneur...
225 millions de dollars ! C’est le budget de ce film confié à un réalisateur inconnu (il s’agit de son premier long métrage) et porté par un seul acteur connu, avec un scénario inspiré d’une légende (et de faits historiques réels) japonaise. Il fallait oser...
Sur la forme, 47 Ronin ne s’écarte pas trop des standards du blockbuster classique : effets spéciaux top niveau, décors luxueux, images léchées, scènes d’action à la chorégraphie millimétrée.
Mais sur le fond, c’est autre chose. Il s’agit là d’une des légendes, peut être même de LA légende, symbolisant le japon ancien, celui de l’ère des samouraïs et des shoguns, bien avant l’ère "Meiji" qui a fini par faire du pays du soleil levant un géant de l’industrie et de l’économie mondiale.
Même aujourd’hui, encore, la plupart des occidentaux peinent à comprendre la société et les valeurs japonaises, alors la société et les valeur de l’époque... Or, les scénaristes ont choisi de rester fidèle à la légende et se sont contentés d’y ajouter le personnage de Kai et quelques éléments fantastiques.
Cela nous permet de retrouver un Keanu Reeves qui semble revenu au meilleur de sa forme (après avoir vécu plusieurs tragédies dans sa vie privée) dans un film taillé pour ses origines hawaienne et chinoise et pour ses capacités (révélées dans Matrix) en matière d’arts martiaux, et plus précisément ici dans le maniement du sabre !
Autour de lui, évidemment, on trouve des actrices et acteurs japonais. Ce n’est pas nécessairement un handicap, même pour le public américain, mais on peut quand même se demander si le ré"alisateur n’est pas allé un trop loin dans la "japonitude" de son film. Car le cliché de l’asiatique impassible, voire inexpressif, finit par desservir le film, comme si les acteurs faisaient le concours de celui qui montrerait le moins ses émotions... Un peu d’humour, un peu de légèreté ou davantage de faiblesses chez les principaux personnages auraient sans doute pu donner davantage d’humanité à 47 Ronin.
Quant à la fin du film, elle est évidemment tout sauf hollywoodienne. C’est la raison pour laquelle ce blockbuster figure ici dans la catégorie "originaux". Mais peut-être le film a-t-il été calibré pour le marché asiatique ?
Quoi qu’il en soit 47 Ronin est, même pour un occidental, un divertissement de qualité, qui peine à véritablement enthousiasmer le spectateur, sans jamais être ennuyeux toutefois, car spectaculaire et rythmé. Et avec Keanu Reeves !
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