Numéro 9
On ne présente plus Tim Burton. Quant à Timur Bekmambatov, il a su se faire un nom en trois films (Nightwatch, Daywatch, Wanted) ! Retrouver ces deux-là associés à un film d’animation ne pouvait donc que faire dresser l’oreille des limiers de la SF, toujours à l’affût d’un chef d’oeuvre inattendu. Malheureusement, bien que très réussi à certains points de vue, Numéro 9 ne répond pas complètement aux attentes qu’une telle affiche pouvait faire naître.
Une fois de plus l’humanité a réussi à s’autodétruire ! Dans cette sorte d’uchronie, un dictateur fascisant d’origine vaguement germanique a entrâiné le monde dans un guerre dont finalement, seules les machines sont sorties indemnes et ont fini par éliminer les quelques femmes et hommes ayant survécu.
Que reste-t-il de la race humaine ? Pas grand chose, à l’exception de 9 créatures minuscules, sortes de poupées de chiffon numérotées de 1 à 9 (le petit dernier) créées par un inventeur génial (peut être le même qui avait créé les machines ...) ayant reçu la mission de débarrasser le monde des machines. Une mission qui semble presque réalisable, tant les machines sont elles aussi peu nombreuses. Malheureusement, numéro 9 va accidentellement réveiller la plus redoutables d’entre elles, une machine capable d’en produire de nouvelles...
On pense évidemment, compte-tenu de l’aspect des machines aux yeux rouges et au look arachnéen, à Matrix. On pense également à Terminator, notamment pour l’aspect post-apocalyptique de notre planète. L’ensemble est d’ailleurs assez impressionnant, superbe graphiquement ... mais risque de terroriser les plus petits, même si les "numéros" sont des personnages aussi mignons qu’attanchants, d’autant qu’ils semblent se faire trucider les uns après les autres au fur et à mesure qu’on avance dans l’intrigue !
Et pourtant, on n’est pas pour autant dans le film pour adultes... De ce point de vue là, Numéro 9 ne parvient pas à reproduire le petit miracle de Wall E : proposer un film d’animation qui soit de l’excellente SF pour adulte en même temps qu’un spectacle divertissant pour les enfants. Il y a en effet assez peu d’humour (même s’il y a de l’émotion) dans Numéro 9. Et pour ce qui est de la SF, le scénario (comme le film, d’ailleurs, qui ne dure qu’une heure et quinze minutes) est un peu court. On a un peu l’impression, à mi-parcours, que tout a été dit...
Quant à la fin, elle est étonnamment pessimiste. Les numéros finissent par l’emporter sur les machines, mais quid de l’humanité ? Quid de l’avenir de ce monde dévasté ? Le film ne dit pas si les mignonnes créatures vont se reproduire entre elles... Et on cherche en vain le message qu’à cherché (peut être ?) à faire passer le réalisateur, si ce n’est tirer la sonnette d’alarme sur la folie humaine, ce qui déjà été fait environ 1476 fois.
Numéro est donc un film atypique et, à ce titre, intéressant, graphiquement réussi et plutôt agréable à suivre, mais il ne restera probablement pas dans les annales, la faute à un scénario un peu trop facile et pas tout à fait fini... Dommage.
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