Le Hobbit 3 : La Bataille Des Cinq Armées
Bilbo et les nains de la Compagnie de Thorin ont gagné et chassé Smaug de la montagne. Furieux, le dragon attaque Lacville, bien décidé à tout détruire et à tuer tous ses habitants. Bard l’archer parvient à abattre Smaug, mais les ennuis ne font que commencer pour les hommes de Lacville, qui doivent trouver refuge dans la ville abandonnée, au pied de la Montagne. Thorin, pris par la fièvre de l’or et sa recherche obsessionnelle de l’Arkenstone, refuse que quiconque entre dans la montagne. Les hommes s’allient donc aux elfes menés par Thranduil, venu chercher des bijoux sacrés appartenant à son peuple. Mais Thorin a appelé des renforts et une armée de nains approche... de même que les orques d’Azog et les gobelins de Bolg. La bataille des cinq armées va commencer...
Pas de longue introduction à la façon du Seigneur Des Anneaux : le film reprend très exactement les aventures de Bilbo là où le film précédent les avait laissées (de manière quelque peu frustrante d’ailleurs). Et pour un début, on peut dire que ça décoiffe ! Peter Jackson nous avait certes habitué depuis La Communauté De L’Anneau à des images impressionnantes, mais l’attaque de Lacville par le dragon Smaug place la barre encore plus haut et restera sans doute dans les annales du genre.
Le spectateur peut ensuite souffler (et il en aura besoin compte tenu de ce qui l’attend). Le réalisateur revient sur les différents personnages et les intrigues parallèles (l’emprisonnement de Gandalf, l’histoire d’amour de Tauriel...) et se concentre principalement sur Thorin, qui est le personnage principal de ce troisième film. Ce dernier semble en effet atteint de la même fièvre de l’or que Smaug, au point de renier sa parole donnée et d’en oublier son sens, pourtant plus élevé jusque là, de l’honneur. On aura également l’occasion de voir Saroumane lutter aux côtés de Gandalf, et Sauron dévoiler sa présence...
Mais tout ceci n’est qu’un prétexte à la préparation de la bataille qui s’annonce. Smaug mort, la montagne attire toutes les convoitises et pas moins de cinq armées vont s’affronter (d’où le titre du film), une par race : humains elfes, nains, orques et gobelins. Et là, préparez-vous à en prendre plein les yeux à nouveau.
Evidemment, il faut aimer les batailles... car celle-ci dure environ 1h30 ! C’est d’ailleurs le reproche qui est le plus souvent adressé à ce troisième volet de la saga. Trop d’action, trop de bataille, comme si Peter Jackson avait eu un peu de mal à étirer en longueur le roman dont il s’est inspiré, beaucoup plus court que Le Seigneur Des Anneaux qui, lui, comptait bien trois volumes, contre un seul pour Bilbo !
Heureusement, la bataille reste relativement digeste dans la mesure où il ne s’agit pas que d’affrontements de masse... Il y en a certes, mais Peter Jackson y mèle habilement des combats et des enjeux individuels, notamment avec les personnages de Thorin, Tauriel et Legolas, avec là encore quelques moments d’anthologie. Mais il y a quand même dans ces combats quelque chose d’un peu dérangeant : la facilité avec laquelle les orques et gobelins se font massacrer par... les nains ! Certes, il ne s’agit pas ici de rmettre en cause la vaillance de ces créatures de petite taille (rappelons que dans l’histoire de Tolkien, les nains sont une race à part et n’ont donc rien à voir avec les nains que nous connaissons dans le monde réel), mais tout de même... voir des nains abattre à tour de bras et presque sans efforts des orques de 2 mètres, ce n’est pas tout à fait crédible. Et que dire de la scène dans laquelle Légolas remonte un escalier qui s’effondre... C’est joli, certes, mais on aurait plutôt vu ça dans un jeu vidéo que dans un film !
Il faut toutefois se souvenir que Le Hobbit était à l’origine un roman pour la jeunesse. Et quand on écrit pour la jeunesse, on se préoccupe souvent moins de crédibilité... c’est peut être la raison pour laquelle, au cours de cette bataille finale, les nains (qui sont les véritables héros de cette histoire) viennent aussi facilement à bout de leurs ennemis géants.
La fin du film est toutefois plus sérieuse. Moins longue (heureusement !) que les interminables scènes d’adieu du Retour Du Roi, la fin de ce dernier volet du Hobbit permet de boucler la boucle, en allant jusqu’au retour de Bilbo à Cul-De-Sac et même jusqu’à la fameuse visite de son ami Gandalf, bien des années après... qui est la scène qui ouvrait La Communauté de l’Anneau !
Nous devrons donc nous poser dans les années à venir la même question existentielle qu’avec les épisodes de Star Wars : faudra-t-il les numéroter en fonction de l’ordre chronologique de leur sortie au cinéma, ou en fonction de la chronologie du récit ?
Mais quoi qu’il en soit, Peter Jackson entre avec cette saga dans l’histoire du cinéma. Personne avant lui n’avait ainsi intégralement réalisé une saga en 6 films* (George Lucas n’ayant réalisé que 4 des 6 premiers épisodes de Star Wars), tout cela sur une période de près de 15 ans ! Il va maintenant lui falloir résister à la pression des fans (et des studios !) qui vont sans doute lui réclamer une troisième trilogie. Car Tolkien a écrit bien d’autres textes sur la Terre du Milieu...
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