Nico T1 & T2 - Atomium Express - Opération Caraïbes
En 1947, plusieurs soucoupes volantes se sont écrasées sur Terre. L’une d’elle est tombée aux Etats Unis à Roswell, l’autre en URSS. Les américains et les russes, lancés dans la course à l’armement, ont utilisé les épaves extra-terrestres pour développer de nouvelles technologies. Nico, une jeune orpheline faisant partie du groupe de jeunes ayant découvert la soucoupe de Roswell, esr recueillie par un soldat qui va finalement l’adopter. 19 ans plus tard, Nico a rejoint son père à la CIA. Pour sa première mission, elle est envoyée à Paris. Mais la mission tourne mal et Nico se retrouve accusée de meurtre. Âu même moment, son père lui apprend qu’il a peut être retrouvé la trace de sa mère, de l’autre côté du rideau de fer...
Ne vous fiez aux apparences et à un dessin qui peut parfois sembler simpliste, Nico n’est pas une BD particulièrement destinée aux enfants. En fait, il est même préférable d’avoir dépassé la quarantaine, pour mieux apprécier certaines subtilités du scénario et des textes...
En supposant que russes et américains aient eu accès à des technologies extra-terrestres à la fin des années 40, Fred Duval s’est en effet amusé à ré-écrire l’histoire... celle avec un grand H comme celle avec un petit h et le résultat s’avère assez amusant. C’est ainsi qu’on peut voir, dans les années 60, des voitures volantes sillonner les villes et qu’on apprend incidemment que les Beatles sont six depuis que les deux virtuoses des synthétiseurs Ralf et Florian les ont rejoints*, qu’Isaac Asimov a épousé Marilyn**. On croise également Steve McQueen, devenu pilote pour le compte de la CIA, ainsi qu’un Fidel Castro ayant échoué à prendre le pouvoir à Cuba.
Graphiquement, on a parfois l’impression de se retrouver avec un album de Tintin entre les mains... et c’est bien normal puisque Philippe Berthet est un adepte, comme Hergé, de la ligne claire, ce style graphique qui veut notamment que deux couleurs différentes soient toujours séparées par un trait et que les couleurs soient appliquées en aplats (de manière uniforme, sans nuances). Et le design de certains véhicules rappellent d’ailleurs souvent les aventures du jeune reporter... quand ils ne sont pas carrément empruntés aux Sentinelles De L’Air (les fameux Thunderbirds, dont les vaisseaux deviennent ici réalité). Mais comme l’action de Nico se déroule dans les années 60, leur look rétro-futuriste passe plutôt bien.
Pour le reste, les aventures de Nico s’avèrent on ne peut plus classiques et c’est le seul véritable regret qu’on peut avoir au sujet de cette BD. On est dans l’espionnage à la James Bond, avec ses cascades, ses agents tous plus séducteurs les uns que les autres et un méchant évidemment bien décidé à devenir maître de la planète, ce qui n’a rien de bien original. Mais comme tout James Bond qui se respecte, ça se suit plutôt agréablement !
* Franchement, j’aurais aimé entendre ce qu’aurait donné la fusion des Beatles et de Kraftwerk !
** C’est sans doute ça qui semble le plus improbable...