Fringe
Il n’était pas toujours évident de prendre Lost ou Alias en cours de route... Avec Fringe, J.J. Abrams renoue avec le concept plus classique d’une série dont les épisodes peuvent sans difficultés être vus indépendamment les uns des autres. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de ligne directrice et d’intrigue globale (ce qu’on appelle un arc narratif), loin de là !
Fringe signifie en anglais la frontière, la limite ... ici, en l’occurence, on se situe à la limite (en la dépassant régulièrement) de la science. Le générique annonce d’ailleurs la couleur : tous les phénomènes paranormaux seront abordés ... mais sous l’angle scientifique.
Car Fringe nous raconte l’histoire d’une cellule un peu spéciale du FBI enquêtant sur des phénomènes étranges, résultant d’une série d’expériences menées un peu partout dans le monde, soit par la multinationale Massive Dynamics, soit par le groupe terroriste ZFT ... Comme le dit le patron de cette cellule "c’est comme si l’être humain était un sujet d’expérience et notre planète un laboratoire" ; Difficile de ne pas penser à X-Files (avec les extra-terrestres en moins) ! Difficile aussi de ne pas tenter de faire le rapprochement avec Lost ... n’y aurait-il pas un vague rapport entre les 2 séries ? Les expériences menées sur l’île ne feraient-elles pas partie du projet ? Nous verrons bien ...
A la différence d’X-Files, il ne s’agit pas dans Fringe d’un duo mais d’un trio de héros : l’agent spécial Dunham (une sorte de Clarisse Starling qui serait spécialisée dans les phénomènes étranges), et ses deux "assistants", Walter Bishop (un scientifique spécialisé dans les sciences marginales, ayant participé à de nombreuses expériences classées top secret, recruté dans un asile psychiatrique) et son fils Peter, qui a un QI de 190...
Le trio fonctionne plutôt bien, avec des relations entre père et fils parfois un peu tendues mais pas dénuées d’humour ... et même si le profil de savant fou et génial de Walter Bishop est assez peu crédible (il a toujours une solution à tout, quel que soit le domaine abordé), le personnage est attachant et amène un peu de fantaisie à la série.
Visiblement, Abrams a fait le choix pour cette série de ne pas porter trop d’attention au réalisme et à la vraisemblance des phénomènes évoqués par chaque épisode... dont certains sont assez farfelus ! J’en connais qui apprécieront, d’autres un peu moins... Car en dépit des apparences, on nage souvent en pleine SF. Il est même question de singularité technologique, un terme relativement récent, que le romancier Vernon Vinge (plusieurs fois lauréat du Prix Hugo) a mis à la mode il y a quelques années seulement... et qui désigne le moment où l’homme sera dépassé par les machines qu’il aura créées. Un thème déjà très ancien et déjà abordé au cinéma, par exemple dans Le Cerveau d’Acier avec l’ordinateur Colossus) et plus récemment la saga des Terminator avec le réseau Skynet).
Mais en dépit de ces quelques défauts, apparemment, Fringe a su trouver son public, puisqu’une deuxième saison verra le jour prochainement !
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A signaler : la présence de Lance Reddick (Philip Broyce, le patron de la section Fringe) dans Lost, dans le rôle de quelqu’un qui "aide les gens à aller là où ils doivent aller" ...
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