Handmaid’s Tale - La Servante Ecarlate -- Votre note ?


Handmaid’s Tale - La Servante Ecarlate

Bruce Miller
samedi 21 décembre 2019
par Didier GIRAUD
popularité : 2%

Dans un futur pas très éloigné, le taux de natalité s’effondre et la plupart des femmes sont devenues stériles. Après un coup d’état, les Etats Unis sont devenus la République de Gilead, un régime totalitaire, religieux et patriarcal prêt à tout pour assurer une descendance à ses dirigeants. Il est désormais interdit aux femmes de travailler, de posséder un compte bancaire et même de lire. La plupart sont assignées à quelques rôles subalternes, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement des femmes au foyer. Quant aux rares femmes capables d’enfanter, elles deviennent des Servantes, au service de couples de dirigeants dont elles devront porter un enfant. June Osborn, qui a déjà eu une fille de son mari Luke, tenté de s’enfuir au Canada avec sa famille. Mais sa tentative échoue et son mari est tué. Séparée de sa fille, elle est envoyée dans un centre de rééducation dans lequel on lui apprend à devenir une Servante. Elle est ensuite affectée à la maison de Fred et Serena Waterford, et devient alors la Servante Defred. Mais elle n’a rien oublié de son ancienne vie et compte bien retrouver sa fille...

Si bon nombre de séries TV connaissent le succès en suivant certaines recettes bien connues, il en est d’autres qui tentent de sortir des sentiers battus. Handmaid’s Tale fait clairement partie de cette deuxième catégorie. Et le pari était osé, tant cette adaptation du roman de Margaret Atwood publié en 1985 (et adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff) peut sembler, sinon difficile d’accès, du moins pas formatée pour le "grand public".

Quasiment dénuée de scènes d’action et encore plus d’humour, la série se déroule à un rythme particulièrement lent, dans une ambiance globalement déprimante. Mais à défaut d’action et de violence au sens habituel du terme, Handmaid’s Tale propose une violence psychologique d’un niveau rarement atteint par une série TV avec une telle constance inexorable, épisode après épisode.

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On découvre ainsi peu à peu, avec stupéfaction et horreur, les violences faites aux femmes (pour reprendre une expression à la mode), au travers des sanctions qui frappent différentes servantes ayant transgressé les lois de la République de Gilead. Des yeux crevés à la langue tranchée, sans parler de l’excision réservée aux lesbiennes considérées comme "traîtresses à leur genre", la moindre dérive est impitoyablement réprimée. Mais le pire, c’est évidemment la finalité de tout cela : des viols institutionnalisés sous forme de cérémonies (auxquelles les épouses participent), dont le seul objectif est de les mettre enceintes, afin de fournir une descendance aux familles qu’elles sont censées servir. C’est sans doute cela, la pire horreur de la série, la femme étant ainsi réduite à la fonction purement organique de la reproduction... tout le reste n’étant qu’un habile habillage religieux, imaginé par les fondateurs de Gilead et destiné à justifier le système patriarcal qu’ils ont instauré après leur coup d’état.

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On découvre d’ailleurs aussi comment la société américaine en est arrivée là, au fil des épisodes, à l’aide de flash backs concernant divers personnages.... comment les femmes ont perdu peu à peu tous leurs droits, le droit de travailler, le droit de détenir un compte bancaire, le droit de vivre leur vie en fonction de leur orientation sexuelle, avant de perdre finalement jusqu’au droit de disposer de leur corps.

Tout cela fait froid dans le dos, d’autant que tout cela est décrit dans la série avec un maximum de détails et de réalisme. Et pour renforcer ce réalisme, sans doute, les producteurs ont retenu une actrice au talent indéniable mais au physique assez ordinaire... ce qui permet également à la série de tomber dans des travers qui auraient été criticables, et pas du tout fidèles au roman dont elles inspirée. Car si la Servante Ecarlate nous montre de nombreuses scènes de sexe, elles sont avant tout destinées à nous mettre mal à l’aise ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est réussi.

JPEG - 58.5 ko Les personnages de la série sont eux aussi réalistes, riches et complexes. Il n’y a pas réellement de "méchant" et même si la famille d’accueil de June / Defred, les Waterford, apparaissent plutôt antipathiques, on se rend compte peu à peu que leur histoire et leur situation n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Le personnage de Serena notamment, ancienne féministe tombée amoureuse de celui qui deviendra un des dirigeants de Gilead, commence à éprouver de sérieux doute dans la saison 2, après avoir pourtant contribué par amour à sa réussite. Et les rapports entre elle et June deviennent très ambivalents, oscillant entre jalousie ( Serena étant dévorée par l’envie d’enfanter elle-même) et respect, voire sympathie pour cette servante rebelle qui lui rappelle celle qu’elle a été avant d’épouser son mari et la cause de Gilead.

Si tout cela est aussi réussi (la série a tout de même remporté à ce jour 8 Emmy Awards et 2 Golden Globes !), c’est en grande partie aux acteurs qu’on le doit. Car l’excellente Elizabeth Moss ( alias June / Defred) est particulièrement bien entourée, avec Yvonne Strahovski ( la charmante et sympathique Sarah de la série Chuck, vue également dans Dexter, dans un rôle déjà plus ambigu) et Joseph Fiennes (le frère de ralph, vu dans Hercule ainsi que dans Flashforward et American Horror Story pour le petit écran), sans oublier Ann Dowd, excellente dans le rôle de la "tante" chargée de l’éducation et de la surveillance des servantes, elle aussi très ambivalente, parfois impitoyable mais parfois aussi très attachée à ses "élèves".

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Et cerise sur le gâteau, la bande originale permet découter des titres de Simple Minds, de Peaches, de Blondie, de Kylie Minogue, de Bob Marley, de Jefferson Airplanes, de Tom Petty and the heartbrakers... qui sont de vrais régals ! Même si le procédé systématique d’une longue plage musicale en fin d’épisode, sur le visage en gros plan de l’héroïne tantôt ému, bouleversé, en colère, angoissé ou déterminé, peut finir par être un peu agaçant...

Voilà donc une série qui a tout misé sur la qualité, en refusant toute idée de formatage (même la durée des épisodes peut parfois surprendre, allant selon les cas d’une quarantaine de minutes à près d’une heure)... et le pari est réussi. A tel point que Margaret Artwood s’est décidée à donner une suite à son roman, 32 ans après, qui n’est évidemment pas sans lien avec la série !

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