Silo
Dans un futur indéterminé, une communauté d’environ 10 000 êtres humains vit enterrée dans un « silo » de 144 étages. Régie par des règles très strictes depuis une tentative de rébellio, cette société punit toute faute grave par l’exclusion à l’extérieur du silo, à la surface. Même revêtus d’une combinaison de survie, les exilés ne tardent pas à mourir sous les yeux des habitants du silo. C’est ainsi que le shérif Holston a perdu sa femme, qui avait demandé sortir, persuadée que le gouvernement du silo leur ment et que la vie à l’extérieur est possible… Deux ans après, alors qu’il enquête sur la mort d’un habitant du silo, Holston découvre que sa femme l’avait aidé à décrypter un disque dur datant d’avant la rébellion. Il fait la connaissance de Juliette, une ingénieure travaillant dans les niveaux les plus bas sur le générateur électrique du silo et qui entretenait une relation avec lui. Peu de temps après, Holston demande à sortir, ce qui équivaut à un suicide. Pour le remplacer, il recommande à la maire du silo de choisir Juliette pour le remplacer au poste de shérif. Celle-ci finit par accepter, bien consciente que le silo recèle de nombreux secrets, et bien décidée à découvrir la vérité…
Pas facile d’adapter sous forme de série un roman qui fait peu de place à l’action. D’ailleurs, il était initialement prévu que Silo soit un film, avec un certain Ridley Scott à la production… Condensé en 2h30 (ce qui est aujourd’hui la durée moyenne d’un blockbuster standard), Silo aurait sans doute fait un excellent film. Mais en 10 épisodes d’une heure chacun ?
Pour quelqu’un qui a lu le roman avant (ce qui est le cas de celui qui rédige cette chronique), il est clair que le scénario s’attarde un peu trop longtemps sur des points sans grand intérêt, voire ajoute des développements qui n’apportent pas grand-chose, si ce n’est de gagner du temps et de faire durer un peu plus longtemps le suspense… En revanche, pour celles et ceux qui découvrent Silo avec la série, il est possible que ces longueurs et ces digressions passent inaperçues et n’amoindrissent pas l’intérêt de la série. Et le fait est que l’audience a été au rendez-vous et qu’Apple TV n’a guère hésité avant de lancer la production de la deuxième saison !
Parmi les points forts de la série, on mentionnera les décors et le casting. Parfaitement fidèles à ce qu’on pouvait imaginer à la lecture du roman, les décors restituent parfaitement l’ambiance d’un lieu clos au bout de 150 années d’enfermement, entre rouille, poussière, crasse, usure généralisée, éclairages fluctuants… Quant aux personnages, il fallait trouver une actrice conforme à la Juliette du roman, qui est une femme forte et même dure, obsédée par son travail (d’ingénieure au départ, puis de shérif par la suite), avec de la suite dans les idées et une détermination sans faille. Et dans ce domaine, il n’y a sans doute pas mieux que Rebecca Ferguson. Quant à Bernard, bravo à la production d’avoir pensé à Tim Robbins (l’inoubliable Andy Dufresne des Evadés), parfait dans ce rôle ambigu et de plus en plus antipathique…
Mais le principal intérêt de Silo reste son scénario. Parce qu’on comprend très vite, dès le premier épisode, que quelque chose cloche, sans qu’on puisse deviner quoi ! Et on peut imaginer beaucoup de choses, sans pour autant découvrir la vérité. Les fausses pistes sont nombreuses et cela constitue un véritable tour de force, de nos jours, avec un public averti et qui a déjà tout vu ou presque, de faire en sorte que le twist final soit une véritable surprise ! D’ailleurs, j’en connais qui n’ont pas pu attendre la fin de la première saison et ont cherché sur le web la réponse à leur questions…
Evidemment, on ne vous recommande pas d’en faire autant et il n’est pas question ici de « divulgâcher » (spoiler) le secret qu’on découvrira dans le dernier de ces 10 premiers épisodes. On vous déconseille donc la lectures des chroniques consacrées à Silo, Silo – Origines et Silo – Générations. Car vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Préparez-vous à découvrir pourquoi et comment le silo a été créé et accrochez-vous, car cela risque de vous faire froid dans le dos, voire de vous faire faire quelques cauchemars…