Peacemaker
Juste après les événements de Suicide Squad, Amanda Waller décide de prendre des sanctions contre les membres de son équipe qui s’étaient rebellés. C’est ainsi qu’elle leur confie la mission d’enquêter sur d’étranges créatures surnommées "papillons". Pour cela, ils font appel à Peacemaker, qui a le choix entre travailler pour eux et rester en prison. Rejoint par son acolyte Vigilante, Peacemaker va devoir faire face à une tentative d’invasion extra-terrestre et lutter à la fois contre les papillons, mais aussi contre son père qui fut le redoutable White Dragon, un super-vilain suprémaciste blanc, ainsi que contre Judo Master, le garde du corps d’une famille de "papillons"...
James Gunn est arrivé chez DC pour y tenir le même rôle que Kevin Feige chez Marvel et cela commence à se voir ! La preuve en est avec cette série qui se démarque nettement des productions Marvel / Disney, tout en se rapprochant de séries comme The Boys, beaucoup plus adultes et beaucoup moins politiquement correctes !
La "patte" de James Gunn est indéniable dans cette série, avec une bande originale très présente, et très marquée "métal"... et un générique qui restera dans l’histoire comme le meilleur et le plus original depuis celui de Game Of Thrones ! On y retrouve, comme dans les Gardiens de la Galaxie et comme dans Suicide Squad, une équipe constituée de personnages improbables, dysfonctionnels, si différents les uns des autres qu’on n’imagine même pas qu’ils pourraient collaborer... et qui pourtant finiront par le faire !
On peut toutefois oublier très vite la collaboration de James Gunn avec Marvel / Disney. Car Peacemaker est dix fois plus subversif et politiquement incorrect qu’une série de leur célèbre concurrent ne le sera jamais !
On aime ou on n’aime pas... La série pousse l’humour trash au-delà des limites qu’on pourrait considérer comme acceptables, pas uniquement vis à vis de principes moraux ou d’opinions politiques, mais également vis à vis du bon goût et même du bon sens. Certains dialogues poussent à l’extrême certains délires qui, du coup, passent de "drôle et décalé" à "lourdingue", voire à "insupportablement débile", même pour les fans qui apprécient ce genre d’humour et d’irrévérence. Vous voilà prévenu(e)s...
Mais si vous parvenez à surmonter ces quelques moments, vous finirez par réellement apprécier cette série qui dénonce plus qu’elle n’encourage certains travers de l’Amérique profonde, représentée par Robert Patrick, inoubliable adversaire de Schwarzenegger dans Terminator 2 (vu également dans The Faculty de Robert Rodriguez) et antipathique au possible dans son rôle de père dominateur, cruel et apparemment plutôt bas de plafond... mais pas tant que ça apparemment, au vu de ses prouesses technologiques puisqu’il a notamment créé une armure qui n’a rien à envier à celle de Tony Stark !
Au casting, on retrouve Chukwudi Iwuji, vu récemment dans le rôle du Maître de l’Evolution dans le troisième et dernier volet (ou volume...) des Gardiens de la Galaxie, ainsi que Steve Agee et Jennifer Holland, qui étaient déjà de la partie dans Suicide Squad, cette dernière ayant également fait des apparitions dans Black Adam et Shazam ! La Rage des Dieux.
Mais c’est surtout John Cena qui porte la série sur ses (larges) épaules. Cet ancien catcheur, d’ailleurs souvent opposé sur le ring à un certain Dwayne "The Rock" Johnson, reprend ici son personnage de Suicide Squad. Certes, ses muscles le rendent crédibles dans le rôle de Peacemaker, mais il faut reconnaître qu’il est capable de jouer sur d’autres registres. Un peu simple d’esprit et doté d’une intelligence émotionnelle très limitée, son personnage finit par être touchant, au fur et à mesure qu’on découvre son passé traumatisant...
On ne peut en dire autant de son acolyte Vigilante, sorte de psychopathe qui semble être un mélange de Robin (celui de Batman) et de tueur en série qui serait resté bloqué à l’âge de l’adolescence, et qui idolâtre celui qu’il considère comme son mentor. ! Mais il n’est pas là pour ça.
Avec ces deux-là (qui sont les seuls à porter un costume de super-héros), l’action est garantie. Et les scènes de combat sont plutôt réussies, avec une utilisation très discrète des effets spéciaux numériques, ce qui s’avère plutôt rafraîchissant. La série ne fait pas dans la surenchère, même si elle reste très violente, mais les quelques scènes d’action avec les "papillons", avec Judo Master et avec White Dragon décoiffent suffisamment !
Humour décalé, action, personnages délirants et attachants... Une chose est sûre : l’arrivée de James Gunn chez DC porte déjà ses fruits. On attend donc avec impatience la saison 2 de Peacemaker, ainsi que les prochains films DC sous l’influence nouvelle de l’ancien réalisateur des Gardiens de la Galaxie !
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