Secret Invasion
De retour d’une mission dans l’espace, après son retour lié à l’Eclipse (il avait fait partie des victimes de Thanos), Nick Fury enquête avec Maria Hill sur la mort d’un agent de la CIA tué par un skrull. Son ami Talos lui révèle alors la vérité : pendant l’Eclipse, il a dû amener sur Terre les derniers skrulls survivants, qui sont désormais environ un million, dissimulés sous des identités terriennes. Malheureusement l’un d’entre eux, Gravik, est parvenu à convaincre le Conseil Skrull de se lancer dans une guerre secrète contre l’humanité, afin de prendre le contrôle de la planète. Fury découvre alors que Gravik et des scientifiques travaillent sur une machine capable de créer des super-skrulls, des skrulls génétiquement améliorés et dotés de super-pouvoirs...
On se souvient de Nick Fury dans le film Captain Marvel, faisant ami-ami avec des extra-terrestres à la peau verte, ennemis héréditaires des Krees : les skrulls. Bien des années après, on apprend qu’il est resté très lié avec leur chef Talos, et qu’il a même épousé une skrull ! Mais il était alors loin de penser que ces extra-terrestres métamorphes réfugiés sur Terre pourraient représenter un jour une menace. Il n’étaient alors qu’une poignée... Mais les voilà un milliion sur notre Terre, menés par ce qu’un pourrait appeler un skrull radicalisé, utiisant des méthodes terroristes pour parvenir à ses fins.
Avec ce scénario, Marvel renoue avec une ambiance de film d’espionnage sur fond de complotisme qui avait fait le succès du très réussi Captain America : le Soldat de l’Hiver. En cela, la série marque un tournant avec des productions récentes tournées vers l’humour et la dérision, telles que Thor 4 ou la série Miss Hulk, que beaucoup de fans commençaient à trouver pesants, pour ne pas dire lourdingues...
Toutefois, les fans des comics avaient sans doute en tête le fameux crossover éponyme, qui avait fait converger plusieurs dizaines de titres de chez Marvel vers une guerre de grande ampleur impliquant la plupart des grandes équipes de super-héros (différentes équipes d’Avengers, Quatre Fantastiques, X-Men).
Par rapport à ces comics, on ne va pas se cacher la vérité : la série a un côté un peu "cheap" avec une absence complète de super-héros. Certes, on retrouve Don Cheadle dans son rôle du colonel James Rhodes, mais sans son armure de War Machine. Quant aux super-skrulls, ils ont droit à quelques scènes (surtout dans le dernier épisode), mais leurs apparitions restent anecdotiques et pas particulièrement spectaculaires.
Toute la série repose en fait sur Samuel L. Jackson, qui donne ici au personnage de Nick Fury une certaine épaisseur, entre son obsession de protéger la terre, la perte de son poste de directeur du Shield, le traumatisme liée à sa mort pendant "l’éclipse" causée par Thanos et son histoire d’amour avec une skrull. Le talent de l’acteur n’est plus à démontrer et son Nick Fury de Secret Invasion est bien plus sombre et torturé que celui des films dans lesquels il n’avait eu qu’un second rôle, à l’exception de Captain Marvel, mais où il apparaissait dans ses jeunes années, par la magie des effets spéciaux !
Les autres acteurs de la série apparaissent du coup comme des figurants, même Don Cheadle et même Emilia Clarke, qui peine toujours à confirmer son talent depuis son rôle iconique de Daenerys Targaryen dans Game of Thrones. Seul Ben Mendelsohn tire assez bien son épingle du jeu dans le rôle de Talos, un skrull qui n’est pas dénué d’un certain humour.
Au final, même si on peut être satisfait de voir une production Marvel revenant aux choses sérieuses, on reste un peu sur sa faim et, surtout, on espère que Secret Invasion n’en restera pas là et que d’autres séries verront le jour pour exploiter le filon du scénario des comics. Car dans le cas contraire, cette série ne serait qu’un immense gâchis tendant à confirmer l’essoufflement des films de super-héros Marvel...