Aliens
C’est assez habile de la part de James Cameron : en rajoutant un "s" à Alien, il ne combat pas dans la même catégorie, et du coup, il évite des comparaisons qui auraient pu lui être défavorables ! Car l’original était inégalable... Et cette suite possède ses qualités propres, et installe définitivement l’Alien comme une créature culte de la SF moderne.
Le réveil de Ripley (Sigourney Weaver) après son voyage en état de cryogénisation est un vrai cauchemar, à tous points de vue... Car depuis, des familles sont allées coloniser la fameuse planète autour de laquelle le Nostromo s’était mis en orbite, afin de répondre au SOS reçu. Et comme par hasard, la Terre n’a désormais plus de nouvelles de cette colonie ...
Mais cette fois, elle et la fameuse Compagnie qui l’emploie savent à quoi s’attendre. Ce n’est donc pas un équipage de civils qui se rend sur la planète, mais un commando de marines équipé de flingues surdimensionnés ! Et ils seront accompagnés par Bishop, un androïde ... Ca ne vous rappelle rien ?
Alien, dès ce deuxième volet, fonctionne déjà comme un James Bond ! Et cela vaudra également pour le 3 et le 4, bien entendu. L’analogie peut sembler curieuse, mais ... comme dans un James Bond, il y a des "passages obligés" : celui par exemple des nouveaux gadgets, ou celui avec Miss Moneypenny, ou la scène finale avec une "James Bond Girl"... La traduction pour un film de la série Alien est la suivante : une scène avec un "facehugger" (cette affreuse bestiole au look arachnoïde qui se fixe sur le visage de sa victime pour lui inoculer le bébé Alien), la naissance d’un Alien, de même que la présence d’un représentant de cette malfaisante Compagnie et les inévitables scènes de cache- cache entre l’héroine terrorisée et l’ignoble bestiole !
C’est finalement James Cameron, et non Ridley Scott, qui fixe dans cette suite ces règles du jeu, dont on peut imaginer qu’elles seront toujours les mêmes dans vingt ans ! Mais c’est efficace. Et on ne change pas une recette qui gagne.
Pour le reste ... le film de James Cameron s’écarte volontairement de l’Alien de Ridley Scott : alors qu’il n’y avait qu’un seul Alien, qu’on ne faisait qu’apercevoir, dans la version initiale ... on se retrouve avec Cameron sur une planète où les aliens grouillent et surgissent de partout. On y perd bien entendu en suspense et en terreur ... mais on y gagne en rythme en action. Le scénario tient la route : rien à redire à ce niveau là. Et le film nous réserve quelques scènes qui resteront cultes... on ne pourra hélas pas en dire autant des suivants.
Le budget n’est évidemment plus le même, après le succès mondial d’Alien : finis les bouts de ficelle et le bricolage ! Mais Cameron ne tombe pas dans le piège des effets spéciaux clinquants, et on reste dans l’univers visuel très particulier d’Alien.
En résumé, James Cameron signe une suite qui réalise l’exploit de rester fidèle à son modèle, tout en s’en écartant de manière significative ! Peu de réalisateurs auraient pu réussir cela ... mais on sait aujourd’hui de quoi Cameron est capable !
Une scène et une réplique "cultes" : à la fin, Ripley luttant avec la Reine Alien pour défendre la petite Newt en lui disant "ne la touche pas, sale pute !" : jouissif !
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