Incassable (Unbreakable)
Après avoir récolté les honneurs et un premier grand succès mondial avec Sixième Sens, M. Night Shyamalan était attendu au tournant avec Incassable. Peut être par superstition, c’est à nouveau avec Bruce Willis qu’il tente ce pari apparemment impossible : surprendre ) à nouveau le public avec un twist final diabolique, dont il semble avoir le secret et qui va devenir sa marque de fabrique. Mais l’intérêt d’Incassable ne se limute pas à cela ...
Elijah Price (Samuel L. Jackson est né avec une maladie aussi rare que cruelle, l’ostéogénèse imparfaite : ses os sont comme du verre et se brisent au moindre choc. Terrorisé, il passe son enfance reclus jusqu’au jour où sa mère passe un marché avec lui : à chaque fois qu’il sortira de chez lui, elle lui offrira un Comic, ces bandes dessinées consacrées aux super-héros. Aussitôt l’enfant trouve son bonheur dans cet univers peuplé d’hommes aux pouvoirs qui le font rêver. Et quelques dizaines d’années plus tard, Elijah est devenu le riche propriétaire d’une galerie d’art spécialisée dans ... les comics. Et un jour, il entend parler d’un homme qui est le seul rescapé d’une catastrophe ferroviaire ...
Il s’agit de David Dunn (Bruce Willis), un agent de sécurité un peu paumé, qui se croit encore plus ordinaire qu’il n’y paraît, ce qui n’est pas peu dire... Mais Elijah a une étonnante théorie le concernant. David serait son opposé. Selon lui, s’il ya dans le monde quelqu’un d’aussi fragile que lui, alors il doit y avoir quelqu’un à l’autre extrémité. Quelqu’un d’incassable. Dès lors, il va tenter de le convaincre qu’il possède des dons susceptibles de faire de lui un véritable super-héros ...
Shyamalan est-il davantage un scénariste génial qu’un réalisateur génial, ou l’inverse ? Difficile à dire au vu d’Incassable, tant la réalisation parfaite se montre à la hauteur d’un scénario exceptionnellement intelligent.
Dans ce film qu’on pourrait qualifier de lent s’il n’était pas aussi passionnant, servi par deux acteurs inspirés, les pièces du puzzle se mettent tout doucement en place... jusqu’à la dernière, qu’ilo n’est évidemment pas question de réveler. Et l’absence d’action au sens habituel du terme n’est absolument pas préjudiciable à l’intrigue : bien au contraire, elle ne fait que souligne un peu plus le paradoxe qu’est David Dunn, jusqu’à cette scène formidable, dans une gare bondée, dans laquelle David accepte enfin la réalité...
Evidemment, les références aux comics sont nombreuses (comme cet imperméable avec sa capuche, qui rappellent étrangement certaines capes et certains masques) et les amateurs apprécieront, mais elles sont distillées avec suffisamment de subtilité pour passer inaperçu et ne pas gêner les profanes !
Quant à ceux qui seraient allergiques aux super-héros (il y en a, j’en connais !), qu’il soient rassurés : Incassable n’a rien, mais alors absolument rien à voir avec Spider Man, les X Men ou encore Iron Man. Et ce serait vraiment dommage de passer à côté d’un tel chef d’oeuvre à cause de préjugés qui n’ont pas lieu d’être car en fait, il y a autant de différence entre Incassable et un film de super-héros qu’entre David Dunn et Elijah Price !
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