Returner
En 2084, l’humanité est au bord de l’extinction. En guerre depuis 80 ans contre un implacable ennemi extra-terrestre, les derniers survivants enterrés en plein Himalaya subissent un assaut qui pourrait bien être le dernier... En désespoir de cause, ils tentent d’envoyer dans le passé un volontaire qui sera chargé d’empêcher le début de la guerre. Il s’agira finalement d’un jeune fille, Milly, qui va débarquer en plein règlement de compte entre Mizogushi, un redoutable yakuza spécialisé dans le trafic d’organes et Miyamoto, qui chercher à venger un de ses amis, victime de Mizogushi ...
Bien entendu, l’emprunt le plus évident concerne Terminator, avec l’envoi dans le passé d’un émissaire censé modifier le cours des événements et ainsi éviter la catastrophe ayant déjà eu lieu dans l’avenir !
Et lorsqu’on aborde le thème des invasions massives d’extra-terrestres, Independence Day n’est jamais bien loin...
Là où Returner fait fort - et intelligent -, c’est lorsqu’on s’aperçoit que les aliens ayant presque exterminé la race humaine en 2084 sont loin d’être belliqueux ! En effet, le premier d’entre eux ayant débarqué sur notre terre n’était pas du tout venu l’envahir, mais s’était simplement égaré et ne cherchait qu’a rentrer chez lui... le "téléphone maison" d’E.T. n’est vraiment pas loin !
Et comme Matrix était encore bien frais dans toutes les mémoires, le scénariste a trouver un moyen - plutôt intelligent là aussi - de justifier que lé héros parvienne à éviter les balles en se contorsionnant comme Keanu Reeves, avec lequel il partage en plus un certain air de famille ! En effet, la jeune fille venue du futur possède dans son bracelet un dispositif lui permettant de ralentir momentanémement le temps, ce qui donne à son porteur une vitesse surhumaine ! Bien vu.
Evidemment tout cela serait sans intérêt si la réalisation et les acteurs n’étaient pas à la hauteur ... mais ce n’est pas le cas. Takashi Yamazaki, qui n’était pourtant pas particulièrement connu avant Returner, fait preuve d’une certaine maîtrise des scènes d’action et de l’utilisation des effets spéciaux. Takeshi Kaneshiro (véritable star du cinéma asiatique) et Anne Suzuki (qui s’est faite remarquer par Hollywood avec ce film) forment même un couple assez attachant
Et même si le film présente quelques instants de faiblesse, avec notamment une intrigue des plus classiques servant uniquement à justifier quelques scènes d’action bouche-trou et n’apportant absolument rien à son intérêt, il est sauvé par une superbe fin, totalement inattendue, à la fois romantique et tristounette.
Returner mérite donc le détour et est une nouvelle preuve que le cinéma asiatique progresse à grands pas et que la fameuse "naïveté" qui a longtemps été sa marque de fabrique fait désormais partie d’un passé définitivement révolu. Bien entendu, avec cette évolution, il s’américanise un peu... Mais Returner, par les thèmes qu’il aborde, reste bien japonais avec notamment une conception très niponne du sens de l’honneur et du devoir !
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