Le Symbole Perdu (The Lost Symbol)
Peter Solomon, maître d’un loge maçonnique et grand ami et mentor de Robert Langdon, est enlevé par un étrange individu qui exige de Robert Langdon, en échange de la vie de son ami, qu’il découvre le plus grand mystère des francs-maçons, un secret qu’ils gardent depuis des générations. Mais la CIA aussi est sur le coup... car apparemment, le ravisseur menace la sécurité nationale ! Une fois de plus, Robert Langdon va devoir résoudre des énigmes, décrypter des codes, et déjouer les plans d’un dangereux maniaque tout en échappant aux services secrets !
Pourquoi Dan Brown changerait-il une recette qui gagne et qui a fait de lui un phénomène de l’édition ? Après le Da Vinci Code et le buzz (voire le scandale) qu’a provoqué l’idée, pourtant pas nouvelle, qu’il pourrait y avoir parmi nous un(e) descendant(e) du Christ, le voilà qui s’attaque à une confrérie qui a toujours fait couler beaucoup d’encre et généré des fantasmes sans doute injustifiés, la franc-maçonnerie.
Comme tout ce qui est secret et élitiste, avec en outre un côté mystico-ésotéro-religieux, la franc-maçonnerie a souvent été soupçonnée de bien des méfaits, qu’il s’agisse du noyautage de certaines entreprises ou de complots politiques à l’échelle nationale, voire mondiale...
Dan Brown, toutefois, va à contre-courant de cette tendance et réhabilite en quelque sorte les francs-maçons, en leur donnant le beau rôle... ce qui est peut être du à l’importance aux Etats Unis de cette confrérie, dont George Washington lui-même faisait partie.
Ceci explique peut être que le roman n’ait pas provoqué les mêmes débats que le précédent. En outre, les francs-maçons n’ont pas pour habitude de relever les attaques qui leur sont portées... ce qui est peut être plus habile que les réactions violentes de différentes autorités catholiques, qui ont largement contribué au succès du Da Vinci Code !
Toutefois, l’absence de buzz autour du roman n’enlève rien à son intérêt intrinsèque et tous ceux qui avaient aimé les précédentes aventures de Robert Langdon retrouveront avec un immense plaisir ce mélange d’enquête policière, de jeux de piste autour d’énigmes et de casse-têtes en tous genres et de références historiques, philosophiques, religieuses, ésotériques et même scientifiques.
On notera quand même que Dan Brown a su résister à l’envie de transformer son héros en une sorte de James Bond de la symbologie. Non seulement, Robert Langdon reste ce qu’il est depuis le début, à savoir un enseignant affublé d’un certain nombre de phobies, mais de plus on le découvre dans ce roman en position de disciple d’un mentor qui le domine intellectuellement... C’est assez habile car cela apporte un certain éclairage sur la personnalité du héros, tout en lui donnant un peu plus d’épaisseur et de crédibilité.
Pour être clair : c’est du Dan Brown, avec tout ce qui a fait son succès, mais aussi avec tout ce qui lui a valu tant de critiques... Mais de tous les Dan Brown, c’est sans doute celui qui s’approche le plus d’un "véritable" roman fantastique ou de SF. Et il faut bien avouer qu’avec son habitude de mêler 95% de faits avérés avec 5% d’hypothèses ou d’interprétations douteuses*, il parvient presque toujours à faire douter le lecteur qui ne peut s’empêcher, à un moment ou à un autre du roman, de se demander "et si c’était vrai ?"...
Il y a un autre "plus" dans ce roman, qui le distingue des précédents, c’est la vision assez fascinante de la complémentarité de la religion et de la science. Cela n’a rien de nouveau (les plus grands esprits se sont toujours interrogés sur l’existence et la nature de Dieu), mais on ne peut que féliciter Dan Brown d’apporter une réflexion de cette nature dans un roman destiné au grand public.
* l’expérience de la pesée de l’âme en est un bon exemple : elle a bien été réalisée... en 1907 ! Et les conclusions de l’expérimentateur (les fameux 21 grammes) soint loin d’être indiscutables. Ce qui est étonnant en revanche, c’est que cette expérience n’ait pas été renouvelée depuis, par des scientifiques sérieux ... Ou alors, on nous l’aurait caché ?
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