Black Death
Osmond est un jeune prêtre qui a déjà renié un de ses vœux, celui de la chasteté… Amoureux d’Averill, il cherche un moyen de sortir de son monastère dans lequel il se retrouve cloîtré , à cause de l’épidémie de peste qui règne partout. Partout ? Non, car un petit village semble résister au virus envahisseur ! Aussi, lorsque Ulric arrive au monastère, à la recherche d’un guide capable de les mener jusqu’à ce village, Osmond se porte volontaire. Pour lui, il ne s’agit que de retrouver Averill. Mais pour Ulric et ses hommes, aux ordres de l’évêque, il s’agit de trouver ce village d’hérétiques, à la tête duquel soit se trouver un sorcier nécromancien, capable de tenir la peste à l’écart aux prix de rites païen et de le ramener. De préférence plus mort que vif …
Ulric et Osmond, c’est un peu le duo reconstitué de Guillaume et Adso dans Le Nom De La Rose ! Sauf que le film de Christopher Smith est beaucoup plus noir, beaucoup plus violent et sanglant et finit aussi beaucoup plus mal … Un duo mené par Sean Bean, une fois de plus formidablement charismatique et qui semble taillé pour ces rôles de guerriers, de chevaliers aussi barbus qu’indomptables… même s’il n’est pas toujours sympathique..Quant à Eddie Redmayne (Osmond), il est tout aussi remarquable - et peut être même plus, son rôle étant plus important - que Christian Slater à l’époque.
Pour Osmond, il s’agit là d’une sorte de quête initiatique qui va le mener beaucoup plus loin et surtout dans une direction qu’il (ainsi que le spectateur) n’aurait pas imaginé ni cru possible. Mais pour Ulric et les autres, le voyage avait commencé bien avant…et va se terminer comme il se doit, ceux qui ont vécu par l’épée étant censés périr par l’épée !
Combats violents et sauvages , tortures, démembrements et crucifixions… Black Death n’est clairement pas destiné aux enfants, même si le réalisateur évite assez habilement les scènes trop exlicites et suggère davantage qu’il ne montre. Il n’est pas non plus destiné à ceux qui espèrent que les gentils catholiques bien-pensants viendront à bout des affreux païens… Ni même à ceux qui aimeraient voir la victoire de ces derniers sur ceux qui représentaient déjà à cette époque les prémisses de l’inquisition. Car la force du film de Christopher Smith (et l’habileté de ce dernier…) c’est précisément de ne prendre aucun parti, pour mieux montrer la barbarie et la stupidité des uns et des autres dont les croyances fanatiques, quelles qu’elles soient, n’aboutissent qu’à des massacres inutiles.
Sérieux, sombre, plutôt orienté vers un certain réalisme, Black Death donne une image de l’époque sans doute assez proche de la réalité, même si on n’atteint pas le niveau du film de Paul Verhoeven, La Chair Et Le Sang, qui reste la référence en la matière. Quant à ‘aspect fantastique, Christopher Smith joue pendant la majeure partie du film avec nos nerfs (vraie sorcière, fausse sorcière ?) avant de choisir son camp…
C’est bien fait, c’est intelligent, intéressant, bien interprété et réalisé sans fioritures inutiles et … ça ne finit pas très bien, ce qui semble devenir une sorte de « marque de fabrique » pour Christopher Smith qui, après Creep et Severance, s’impose un peu plus comme un réalisateur à suivre !
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