Aquablue T3, T4 & T5 - Le Mégophias - Corail Noir - Projet Atalanta
La petite expédition coloniale des Morgenstern vire au désastre. Attaqués dans l’espace par un vaisseau pirate invincible, affaiblis par la mutinerie du capitaine Sven qui décide finalement d’apporter son aide aux résistants d’Aquablue, il ne reste plus qu’une seule solution : faire appel à la redoutable Légion. Mais le temps qu’il arrivent, Nao et ses amis reprennent le dessus et font la connaissance de l’étonnant capitaine Lockshore, qui dirige l’impressionnant vaisseau pirate Mégophias et qui a lui aussi quelques idées pour tirer profit de la situation...
Lorsque la Légion débarque toutefois, les autochtones sont rapidement réduits à nouveau à l’esclavage. Le seul espoir de Nao et de ses alliés est de se rendre sur l’île des initiés et de découvrir les secrets de la race pour laquelle même l’impressionnant Uruk Uru n’est qu’un banal animal domestique...
On aurait pu croire à la lecture des deux premiers tomes d’Aquablue, que cette saga se résumérait à une suite d’aventures opposant le jeune Nao, devenu un grand guerrier blond musclé armé de sa seule lance et de quelques alliés aquatiques, à des adversaires supérieurs en nombre et en technologie... Hé bien pas du tout et c’est une très bonne surprise !
Une chose est sure : Thierry Cailleteau, le scénariste de la saga, a de l’imagination et on s’en rend compte dès le tome 3, qui nous plonge dans un véritable space opéra de qualité, avec le fascinant récit du Mégophias et de son capitaine. Et la suite est de la même veine, avec la passionnante et étonnante histoire du peuple du fond de l’océan d’Aquablue.
Pour être tout à fait franc, on sent bien qu’il y a, par-ci, par-là, de petits emprunts à quelques classiques de la SF... mais c’est suffisamment discret et suffisamment bien fait pour qu’on puisse s’en offusquer et crier au scandale. En fait, quand Cailleteau et Vatine décident de rendre un hommage, par exemple à Star Wars avec Carlo et son Stromboli, le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne le font pas à moitié !
Et Nao dans tout ça ? Il n’est finalement pas le personnage qu’on attendait, même s’il est beau, fort, courageux, loyal et intelligent ! En fait, on le finalement voit assez peu... en tout cas pas plus que la bande de joyeux drilles qui l’entourent, avec Carlo l’italien flambeur (pléonasme ?), Rabah "le kabyle" et même Sven, le commandant du sous-marin ralié à leur cause.
En fait, ce qui prend le plus d’espace dans ces trois albums, ce n’est pas un personnage ou un autre, c’est la SF, c’est un scénario épais, bien construit, plein de rebondissements, assez imprévisible avec en prime quelques messages simples et clairs sur le colonialisme et l’écologie, entre autres !
Du coup, on se rend à peine compte (enfin, si, quand même ...) que Cailleteau et Vatine se sont fâchés et c’est un autre dessinateur qui prend le relais : Ciro Tota, que les amateurs de super-héros connaissent bien puisqu’il est le créateur et le déssinateur de Photonik. Le style est différent, plus moderne, un peu plus épuré, sans doute mieux adapté à la SF et notamment aux nombreuses scènes de guerre et d’action... mais encore une fois, le dessin n’est pas ce qui fait l’intérêtt d’Aquablue. Alors Vatine ou Tota ? Tota ou Vatine ? Peu importe. On découvrira avec impatience ce qui nous attend dans le second cycle d’Aquablue !