Travis 3 & 4 - Agent du Chaos - Protocole Oslo
La tension monte entre les deux multinationales Transgenic et Baxter & Martin. Le conflit armé n’est plus très loin et les témoins et protagonistes de l’affaire Huracan deviennent un enjeu politique. Peggy, l’IA du vaisseau de Travis a survécu et ses mémoires pourraient constituer des preuves. De son côté, Vlad Nyrki parvient à s’évader et retrouve Travis. Les deux finissent par s’allier pour retrouver leur amie commune, Anna, avec l’aide de Pacman. Mais la santé de Nyrki se détériore. Pour le ramener à la vie après son accident, ceux qui l’ont recruté ont utilisé une technologie interdite à base de nanomachines, qui doivent être renouvelées fréquemment et auxquelles il est devenu dépendant. De retour dans l’espace, Travis et Nyrki vont découvrir qu’ils sont victimes d’un incroyable complot conçu par une mystérieuse IA...
Un peu moins d’action et beaucoup plus de texte, surtout dans le troisième volet qui marque un tournant dans la saga. Non seulement Travis et Nyrki cessent - au moins temporairement - d’être ennemis, mais surtout on en apprend davantage sur l’arrière-plan politique et économique. L’intrigue s’étoffe et s’enrichit, le scénario devient plus complexe, les personnages moins caricaturaux et le quatrième tome de la saga nous plonge même dans de la pure et de la bonne SF, avec une IA aux origines plutôt originales et qui n’a sans doute pas fini de nous surprendre !
On n’est donc plus vraiment dans la série B, même si les deux albums sont toujours publiés dans la collection du même nom de chez Delcourt, mais on se rapproche davantage d’un bon blockbuster, spectaculaire, musclé mais doté d’un solide scénario qui donne à chaque fin d’album envie d’en savoir plus.
Côté dessin, rien de bien nouveau. S’il fallait chercher la petite bête, on pourrait regretter que les scènes d’action soient un peu brouillonnes, voire à la limite de l’incompréhensible (notamment dans Protocole Oslo)... mais ce sont surtout les couleurs, qui piquent un peu les yeux, avec des bleus, des rouges, des jaunes et des verts parfois vraiment vifs et "flashy". La plupart du temps et des planches, c’est réussi et cela contribue à créer une véritable ambiance, comme dans la page reproduite ci-dessus... mais parfois ça l’est moins et on frôle l’overdose de couleurs, voire le mauvais goût.
Ces légers défauts ne devraient toutefois pas rebuter l’amateur de SF, qui sera sans doute agréablement surpris par ces deux albums auprès desquels, avec le recul, les deux premiers paraissent presque ordinaires !